"Le Village préféré des Français" : Stéphane Bern demande aux maires de "cesser de défigurer la France comme ils l'ont fait"

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À l'occasion de l’édition 2018 du "Village préféré des Français", l’animateur, chargé par Emmanuel Macron d'une mission sur le patrimoine, demande aux élus de se soucier davantage de la sauvegarde des paysages français.
INTERVIEW

Les Français élisent mardi soir leur village préféré. Le gagnant sera annoncé par Stéphane Bern sur France 2, à l'issue d'une soirée spéciale où les téléspectateurs pourront découvrir les 14 villages sélectionnés par l'animateur. "Je les ai choisis avec la production, donc je les aime tous. Ils ont des critères communs : du patrimoine bâti, un site exceptionnel […] Et puis, il y a de la convivialité et des spécialités gastronomiques", explique Stéphane Bern au micro de Village Médias sur Europe 1. Pour rappel : c'est Kaysersberg, un village du Haut-Rhin, qui a remporté l'édition 2017.

Plusieurs pays en un. Ce programme est aussi l'occasion pour cet amoureux des belles pierres de louer la diversité des paysages français : "J'ai voyagé de Cassel dans les Flandres jusqu'à Roussillon dans le Luberon, et ce qui est incroyable, c'est que j'ai l'impression d'avoir traversé plusieurs pays en un. La France est tellement riche, variée et diverse", s'émeut-il.

HLM et supermarchés, "il faut que cela cesse". Surtout, l'animateur avoue qu'il devient "de plus en plus difficile" pour ses équipes de trouver des villages où n'ont pas poussé, en périphérie, des HLM et des supermarchés, faisant peu à peu péricliter la vie du centre-bourg. "C'est la raison pour laquelle j'incite les maires à arrêter leurs bêtises. Il faut que cela cesse, maintenant, de défigurer la France comme ils l'ont fait", s'agace-t-il, même s'il reconnaît qu'ils doivent "gagner de l'argent, les dotations publiques ayant diminué".

La loi Elan, un risque pour la sauvegarde du patrimoine. Autre coup de gueule de Stéphane Bern, cette fois contre la loi Elan, actuellement examinées par les parlementaires, et qui propose de faciliter les procédures d'urbanisme, ce qui pourrait valoriser le neuf au détriment de l'ancien. "Je suis contre cette mesure parce que si cette loi avait été votée après-guerre, Malraux n'aurait par exemple jamais pu sauver le Marais [à Paris, ndlr]", relève Stéphane Bern. "On considérait que tous ces hôtels particuliers étaient vétustes et que l'on devait les supprimer. C'est lui qui les a protégés".

L'animateur avoue s'en être ému auprès du chef de l'Etat, qui l'a chargé de la mission "Patrimoine en péril". "Il m'a dit qu'il ne fallait pas que je m'inquiète, mais je m'inquiète quand même !", conclut-il.