Valentin Gendrot 6:46
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Alexis Patri , modifié à
"Seul un voyage souterrain dans un commissariat permet de montrer ce qu'on ne voit jamais". Invité de "Culture Médias", le journaliste Valentin Gendrot explique à Philippe Vandel le choix de sa méthode de travail pour produire son livre "Flic, un journaliste a infiltré la police".
INTERVIEW

Il a passé deux ans infiltré dans la police, dont six mois dans un commissariat parisien. Le journaliste Valentin Gendrot dévoile de l'intérieur dans son livre Flic, un journaliste a infiltré la police (aux éditions Goutte d’Or) comment la police peut parfois maquiller des bavures, dont il a été témoin dès son deuxième jour. Mais il dénonce également la mal-être de la profession. Invité de Culture Média, sur Europe 1, il défend au micro de Philippe Vandel une méthode de travail qui fait polémique. 

"Montrer ce qu'on ne voit jamais"

Valentin Gendrot est le premier journaliste français à réussir à infiltrer la police. Selon lui, cette méthode, débattue depuis longtemps dans la profession, lui a permis d'avoir accès à des informations qu'il n'aurait pas pu obtenir en dévoilant son véritable métier.

"Il existe un livre qui s'appelle La force de l'ordre, du sociologue Didier Fassin. Il y explique qu'il a éprouvé les pires difficultés pour pouvoir obtenir les autorisations officielles pour enquêter et faire du reportage" dans le cadre de son livre sur les BAC (brigades anti-criminalité, ndlr) en banlieues parisiennes, rappelle Valentin Gendrot. "J'ai compris que ce serait compliqué de faire autrement qu'en m'infiltrant car la police est un univers extrêmement violent, avec des zones grises."

Le journaliste ajoute "faire le pari de livrer un texte brutal, mais au ras du réel et sans tabou ni limites." Il justifie ainsi que que "seul un voyage souterrain dans un commissariat permet de montrer ce qu'on ne voit jamais".

Pour conserver le secret, le livre a été imprimé à l'étranger et les journalistes ont été invités à le lire chez son avocat. Le journaliste est pour ainsi dire un habitué de l'infiltration. Il s'était déjà adonné à l'exercice à six reprises. Il avait ainsi pu enquêter en devenant ouvrier sur une chaîne automobile, vendeur en porte-à-porte et employé dans un call-center.

Valentin Gendrot était également l'invité de Sébastien Krebs la semaine dernière, pour nous parler "de la violence policière et du mal-être des policiers" :