Les faits rapportés par Valentin Gendrot font l'objet d'une enquête de l'IGPN, la police des polices. 2:29
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Chloé Triomphé, édité par Romain David , modifié à
Au micro d'Europe Midi, Jean-Paul Megret, le secrétaire national du syndicat de commissaire SICP, a réagi vendredi à la publication du livre de Valentin Gendrot, qui a infiltré pendant deux ans la police. Pour ce commissaire, les faits rapportés ne doivent pas donner lieu à des raccourcis sur les pratiques policières.
INTERVIEW

Les faits de violences rapportés par le journaliste Valentin Gendrot, dans son livre Flics après deux ans d'infiltration de la police, vont faire l'objet d'une enquête. La Préfecture de police de Paris a annoncé avoir fait un signalement au procureur et saisi l'IGPN, la police des polices. "On se félicite qu’il y ait une enquête", a salué au micro d’Europe Midi Jean-Paul Megret, le secrétaire national du syndicat de commissaire SICP. Pour autant, ce commissaire assure ne pas retrouver son quotidien dans l’ouvrage de Valentin Gendrot.

"Je ne vais pas vous dire qu’il n’y pas eu de fautes, de manquements, d’actes contraires aux règles. Il y en a. Dans une institution de 140.000 personnes, à la pointe de la lutte contre la délinquance, il peut y avoir des dérapages", concède-t-il. Mais "par principe tout n’est pas possible. Cela laisse croire qu’il y a des choses institutionnalisées, intégrées culturellement par les policiers. On essaye de faire croire que c’est une habitude", déplore-t-il.

"Ça me gêne de laisser croire qu’il y a une espèce de mafia policière"

Il redoute ainsi que les faits rapportés dans le livre donnent lieu à des généralisations sur les pratiques des forces de l’ordre. "Ça me gêne de laisser croire qu’il y a une omerta, une espèce de mafia policière. C’est juste lamentable", s’agace Jean-Paul Megret.

Le journaliste Valentin Gendrot, spécialiste des infiltrations, a intégré il y a trois ans l'école de police de Saint-Malo, avant de se retrouver affecté l'an dernier au commissariat du 19ème arrondissement de Paris. Dans son livre Flic, publié jeudi aux éditions Goutte d'or, il raconte le manque de moyens de l'institution, mais aussi les insultes racistes et homophobes, les violences sur des gardés à vue, et même une bavure commise par un collègue, et que lui-même a couverte avec d'autres policiers.