Soignant coronavirus 1:54
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Cyril Lacarrière
L'émission Envoyé Spécial sur France 2 s'intéresse ce jeudi aux besoins sanitaires en France et à la perte de souveraineté nationale dans ce secteur. Usines peu utilisées, médicaments rationnés, machines-outils détruites : pourquoi ces dérèglements et quelles seraient les conséquences d'un retour sur le territoire de telles usines ? 

La France était-elle armée face à une pandémie ? Les journalistes d'"Envoyé Spécial" se sont intéressés à la question ce jeudi soir pour une reportage diffusé à partir de 21 heures sur France 2. Plus encore que les seuls masques français, le documentaire s'intéresse aux besoins sanitaires du pays, plus largement que face à l'épidémie de coronavirus. Un des sujets majeurs : la perte de souveraineté nationale dans certains secteurs. Usines trop peu utilisées, hôpitaux obligés de rationner certains médicaments, destruction de machines-outils, les reporters ont enquêté sur ces dérèglements

Le président de la République, Emmanuel Macron, a lui-même affirmé qu'il était nécessaire de rebâtir une souveraineté nationale dans les secteurs de la santé et du soin. Une idée partagée par les différents témoins du reportage. "Quelque chose que j'ai entendu du côté des soignants, des associations qui s'occupent de ces questions-là, c'est de savoir comment est-ce que le politique peut regagner un certain pouvoir de négociation vis-à-vis de l'industrie pharmaceutique, qui à la fois par les enjeux financiers et sanitaires, est extrêmement puissante ?", explique Wandrille Lanos, journaliste pour Envoyé Spécial. 

De lourdes conséquences environnementales 

Un retour à la souveraineté nationale soulèverait de nombreuses questions, avec des conséquences notamment environnementales. "Aujourd'hui fabriquer des médicaments, c'est une industrie assez polluante, voire très polluante, finalement si on a installé des usines de production très loin de chez nous c'est aussi parce qu'à un moment les normes environnementales et sanitaires étaient plus complexes en Europe", décrypte le reporter. "Il faudra voir par exemple quel maire serait susceptible d'accepter une usine avec un risque Seveso très important, des risques de pollution qu'on ne sait pas vraiment traiter", ajoute-t-il.