«La confiance a été rompue» : la journaliste Stéphanie de Muru quitte RT France

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Héloïse Goy, avec Alexis Patri
Visage de la chaîne RT France depuis cinq ans, la journaliste Stéphanie de Muru a annoncé lundi, dans une interview donnée à LCI, sa décision de quitter le média russe. En cause, la guerre lancée par la Russie en Ukraine. Les médias russes sont actuellement l'objet de menaces de suspension dans l'Union européenne.

Elle était l'un des visages emblématiques de RT France depuis 2017. Stéphanie de Muru anime une émission quotidienne à 20h sur le média russe. Mais, dans un entretien accordé lundi à LCI, la journaliste a annoncé sa décision de faire jouer sa clause de conscience pour quitter RT France, dans le contexte de guerre en Ukraine. Elle a expliqué les raisons de son choix au micro de Damien Givelet. "L'intervention militaire russe était pour moi la ligne rouge", rappelle-t-elle. "J'ai toujours dit que si un jour quelque chose me dérangeait j'en tirerais les conséquences. J'en tire aujourd'hui les conséquences."

"Une guerre, ce n'est pas anodin", poursuit la journaliste sur LCI. "La voix de la Russie est devenue, malheureusement, inaudible. La confiance a été rompue. Dans ce cadre-là, il est extrêmement compliqué d'exercer son métier de journaliste quand on travaille dans une chaîne affiliée à la Russie."

Une suspension rapide des médias russes

Dimanche, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a exprimé sa volonté de bannir la chaîne RT de tous les pays de l'Union européenne. Une décision que Stéphanie de Muru regrette. "Ursula von der Leyen confond Sputnik, RT UK et RT Germany, ce qui n'est pas du tout la même chose. Elle dit vouloir empêcher de diffuser des mensonges. Sur ce point-là, je ne suis pas du tout d'accord. Sur RT France, ce sont des journalistes français les plus honnêtes qui soit et qui ont à cœur de faire le métier."

Face à cette décision d'interdire RT dans l'Union Européenne, l'état-major de RT France a fait savoir à ses équipes dimanche soir qu'il utiliserait tous les recours juridiques possibles pour éviter une fermeture. Lundi, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a, quant à lui, promis que les mesures pour mettre fin à la désinformation diffusée en Europe par les organes de propagande russe seraient effectives d'ici mardi ou mercredi.