Anne Nivat 2:45
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Ugo Pascolo
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé le bannissement prochain au sein de l'Union européenne des médias d'État RT et Sputnik. Un bannissement vu comme "une grande humiliation" pour le régime russe selon la journaliste spécialiste du sujet, Anne Nivat.

"Interdire dans l'UE la machine médiatique du Kremlin." Dimanche, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé le bannissement prochain au sein de l'Union européenne des médias d'État RT et Sputnik, tandis que l'agence de presse russe Tass va également être suspendue de l'alliance européenne des agences de presse. Une décision qui vise à empêcher ces médias, et leurs filiales, de "diffuser leurs mensonges pour justifier la guerre de Poutine et pour semer la division dans notre Union. Nous développons donc des outils pour interdire leur désinformation toxique et nuisible en Europe", a indiqué la responsable européenne.

Un "soft power"

Un bannissement qui sera "une grande humiliation" pour le régime russe, selon la journaliste Anne Nivat, spécialiste de la Russie. "Depuis leur création, c'est la volonté de Vladimir Poutine d'avoir des chaînes qui peuvent aller porter l'histoire, la communication, la propagande du gouvernement russe à l'extérieur" du pays, rappelle-t-elle au micro d'Europe 1. Ces médias sont d'ailleurs "considérés comme un soft power, c'est-à-dire un moyen d'influencer l'opinion d'une autre façon que par la voie politique, voire guerrière comme on le voit aujourd'hui."

Mais pour Anne Nivat, l'influence que peuvent avoir les médias pro-russes en dehors de la Russie, n'a rien de comparable avec l'influence des médias russes en Russie. "Ils ont une plus grande importance […] et aujourd'hui ils sont divisés en deux : il y a une grande partie d'entre eux qui sont de la propagande pure, mais on a quand même une toute petite proportion de médias indépendants."

Une poignée de médias indépendants en Russie

Et la journaliste de continuer de dresser l'état des lieux des médias russes : parmi les indépendants, il y a notamment une toute petite télévision payante qui est enregistrée comme agent de l'étranger. Les journalistes [qui y travaillent] sont obligés de se déclarer comme tel et diffusent des informations qui ne sont pas pro-Kremlin. Il y a mêmes des journalistes ukrainiens à l'antenne. Ils montrent ce que les chaînes d'État ne montrent pas."