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Aurélie Dupuy
Le directeur de la rédaction de "L'Equipe" est revenu sur les résultats des supports d'information du groupe en pleine période de Coupe du monde. Et observe l'évolution du regard sur le foot féminin.
INTERVIEW

Les résultats sont au beau fixe pour L'Equipe, effet Coupe du monde oblige. A l'instar des audiences frôlant les 10 millions de téléspectateurs de TF1, le groupe - site, télé et journal - de L'Equipe profite de l'effet Bleues. Jérôme Cazadieu, directeur de la rédaction, a détaillé le phénomène dans Le grand journal d'Europe 1 présenté par François Clauss.

L'effet Coupe du monde en kiosques et pour la pub

Premier constat pour le journaliste : le web se porte bien. "Aujourd'hui, le premier support, c'est le numérique. On a en moyenne entre trois et quatre millions de personne par jour qui viennent sur notre site ou nos applications." En cette période de compétition, Jérôme Cazadieu constate aussi une hausse des ventes de journaux les jours de compte-rendu de matches. "On a vendu mieux sur le premier match des Bleues, sur le deuxième match", soit environ 10% de plus à chaque fois. "Puis, comme pour les garçons, quand le contenu du match n'est pas très intéressant, derrière, l'effet est un peu moindre." 

Tout le monde a sous-estimé une chose, c'est que c'est une Coupe du monde. Une affiche France-Brésil, ça fait rêver 

Et à l'instar de TF1 qui à fortement augmenté ses tarifs publicitaires après le match d'ouverture, les 30 secondes de pub pendant un match sont ainsi passées de 73.000 euros à 116.000, l'impact est également significatif pour L'Equipe au niveau de la publicité. Le directeur de la rédaction espère en toute logique commerciale que les Bleues iront loin. "Si elles battent le Brésil dimanche et les Américaines derrière, une nouvelle histoire va s'écrire. Ça aura un impact à la fois sur nos recettes publicitaires mais à la fois sur nos résultats en kiosque et sur le numérique ou en télévision", lance-t-il. "Tout le monde a sous-estimé une chose, c'est que c'est une Coupe du monde. Une affiche France-Brésil, ça fait rêver les téléspectateurs, les fans de sport. Il faudra voir dans quelle mesure ça peut se transformer (...) une fois que la Coupe du monde sera terminée", poursuit Jérôme Cazadieu.

Même traitement, pas de quartier

En attendant les réponses à ces questions d'avenir, les journalistes s'en tiennent au présent à une ligne éditoriale claire. "On applique exactement nos mêmes grilles d'analyse" pour les matches féminins et masculins, explique encore le directeur qui estime dès lors qu'il n'y a aucune raison d'être plus ou moins tendre avec les joueuses qu'avec leurs homologues masculins. "Si une joueuse fait n'importe quoi, il faut être capable de le dire. Si une gardienne est nulle", même sentence. "S'il y a un arbitrage maison hallucinant, il faut être capable d'être critique." La règle, "c'est appliquer les mêmes recettes", conclut-il.