Invasion russe en Ukraine : la radio historique Écho de Moscou décide de se saborder

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Héloise Goy avec Gauthier Delomez , modifié à
En raison de l'invasion militaire russe en Ukraine, la radio indépendante Écho de Moscou a décidé de se saborder, et la chaîne de télévision DOJD a choisi de suspendre son activité. Les médias russes ont reçu l'interdiction de parler de "guerre" pour évoquer le conflit, et sont tenus d'utiliser les informations fournies par les autorités.

La guerre en Ukraine a des conséquences politiques, économiques, mais aussi médiatiques. C'est le cas pour la radio russe indépendante Écho de Moscou, qui a décidé de se saborder. Cette radio était une figure historique du paysage médiatique de la Russie. Depuis sa création en 1990, elle était l’un des rares médias à couvrir la guerre sans relayer la propagande du Kremlin. Et mardi, Écho de Moscou et la chaîne de télévision DOJD ont été interdites d’antenne par les autorités russes qui les accusaient "d’avoir publié sciemment des informations erronées concernant les activités du personnel militaire russe".

L'interdiction d'évoquer une "guerre" en Ukraine

Après cette interdiction, le rédacteur en chef de l'Écho de Moscou, Alexeï Venediktov, a annoncé jeudi sur la messagerie instantanée Telegram l'auto-dissolution de la radio et du site internet de son média. De son côté, la chaîne de télévision indépendante DOJD a choisi de suspendre son travail, tout en précisant que cette décision était temporaire.

Depuis le début de l'invasion militaire russe en Ukraine, tous les médias russes ont reçu l'interdiction d'utiliser des informations autres que celles fournies par les autorités, qui présentent cette invasion comme une simple "opération spéciale". Les journalistes russes n’ont donc pas le droit d’utiliser le mot “guerre” pour décrire le conflit en Ukraine.