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Philippe Vandel, édité par Clément Perruche , modifié à
Pour son centième numéro, "La Croix L'Hebdo" publie un manifeste, signé par 100 personnalités, dans lequel le magazine édicte un certain nombre d'engagements assurant un débat public serein et démocratique. Jérôme Chapuis, le directeur de La Croix a expliqué la démarche du magazine au micro de Philippe Vandel.
INTERVIEW

Le débat entre Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour de jeudi soir était-il démocratique et apaisé ? Rien n'est moins sûr. A l'heure où le débat public est de plus en plus pollué par les fake news, la réaction à chaud des réseaux sociaux et l'anonymat, La Croix L'Hebdo publie un manifeste pour un débat "libre et respectueux" signé par 100 personnalités de tous bords. Jérôme Chapuis, le directeur de La Croix, est venu expliquer la démarche du magazine dans "Culture Medias".

Assurer les conditions d'un débat apaisé

"L'idée, c'est que le débat public, la qualité de la parole publique d'abord, c'est très important. A quelques mois de la présidentielle, c'est l'affaire de tous", explique Jérôme Chapuis. Pour lui, les réseaux sociaux ont bousculé la sérénité du débat public. "Grâce ou à cause des réseaux sociaux, tout le monde a accès instantanément à l'espace public. On peut prendre la parole. C'est une très bonne chose sur le papier. Mais on a vu lors des échéances électorales aux Etats-Unis en 2016 que cela vient perturber le jeu démocratique."

D'où l'idée de la rédaction du magazine La Croix L'Hebdo de rédiger un manifeste édictant des principes assurant la tenue d'un débat public pleinement démocratique. "On a fait une liste toute simple, très concrète, que chacun peut prendre pour lui. L'idée est que chacun de nos lecteurs, mais aussi chaque Français, se dise : 'Voilà, moi, à la place qui est la mienne, voilà ce que je peux faire pour que cette campagne se passe bien'."

Dix engagements figurent dans ledit manifeste. Parmi eux : lutter contre les fausses informations, s'abstenir de relayer celles dont on ignore la source, ne pas s'attaquer à la vie privée, ne pas injurier, diffamer, humilier ou dénigrer. "Ça semble une évidence, mais aujourd'hui, en fait, ça n'est pas si évident", estime Jérôme Chapuis. "On a tous envie de castagner dans l'espace public. Ce qui est important, c'est la civilité des débats."