Alessandra Sublet 4:59
  • Copié
Séverine Mermillod , modifié à
Invitée chez Anne Roumanoff sur Europe 1 mercredi, l'animatrice Alessandra Sublet, en pleine promotion pour son nouveau livre "J'emmerde Cendrillon", est revenue sur les anecdotes qu'elle y raconte à propos de sa tendance à mentir pour obtenir ce qu'elle veut... 
INTERVIEW

Mythomane, Alessandra Sublet ? "Complètement", assume-t-elle. "Mais ça a marché ! Piper un CV, ça ne fait pas de mal aux autres", a-t-elle considéré mercredi, au micro d'Anne Roumanoff, sur Europe 1. L'animatrice a raconté, comme elle le fait dans son nouveau livre J'emmerde Cendrillon, comment elle avait trafiqué son CV afin d'obtenir un poste dans les médias, menti sur ses diplômes pour partir à la mer en tant que monitrice de voile et même utilisé une fausse carte de sécurité sociale aux Etats-Unis, ce qui lui a valu de se faire expulser du pays à 22 ans.

 

"A un moment donné, dans la vie, on a le choix entre pleins de chemins différents", a estimé l'animatrice. Mais pour se permettre justement d'avoir le choix, Alessandra Sublet, non-diplômée après son bac, a décidé d'embellir un peu la réalité à ses débuts.

"Sans cette école que je n'ai jamais faite, il ne m'aurait jamais reçu"

"Piper un CV, c'est un mensonge qui ne fait pas de mal aux autres, c'est juste avoir accès" à plus de postes, a-t-elle estimé. "Une maman, il n'y a pas très longtemps, m'a dit : 'Mais attendez, moi, ma fille, je ne lui laisserai pas faire ça !' Mais si votre fille choisit un secteur d'études, qu'un poste lui plaît mais que ce n'est pas du tout le secteur d'études qu'elle a choisi, vous lui dites quoi ? 'Ne te présente pas parce que c'est pas les études que tu as faites ? Ben non, triche un peu. Tu fais l'entretien et puis si ça marche, tant mieux."

Alessandra Sublet a elle-même éprouvé cette technique lors d'un entretien passé à ses débuts dans un groupe de presse. Elle avait assuré dans son CV faire une école de marketing. "Si j'avais pas envoyé de CV avec cette école que je n'ai jamais faite, il ne m'aurait jamais reçu. Et il me dit qu'il a appelé l'école et qu'elle n'a pas mon nom sur la liste", se rappelle-t-elle. "Je lui ai dit : 'Est-ce que vous avez aimé l'entretien qu'on a fait ? Est-ce que vous êtes convaincu ou est-ce que vous allez vous arrêter sur une ligne, sur un CV ? J'ai été embauchée!", s'amuse-t-elle aujourd'hui, pas plus embarrassée que ça. "Le poste était en marketing et communication : si déjà tu te vends mal à la base, il y a un problème, non ?"

Faux diplôme de voile

Elle avait d'ailleurs déjà testé et approuvé la méthode quelques années avant pour obtenir un job de monitrice de voile au club Med : "Mais à l'époque, au club, c'était un peu foufou. J'avais vendu que j'avais fait une école de voile et que j'avais un diplôme. Ils ne l'ont pas demandé. La faute à eux !", se remémore Alessandra Sublet. "A part les points cardinaux, je ne connaissais pas grand chose. Je savais que si la voile était tendue, le bateau allait avancer. Mais de là à expliquer aux autres comment faire... Je zieutais mon voisin et j'essayais de faire pareil. Sauf qu'il y en a deux ou trois qui ont fini dans le décor..."

Expulsée des Etats-Unis

Une fois, cependant, les choses ne se sont pas passées comme prévues. Embauchée en tant que fille au pair à New-York à l'âge de 22 ans, la famille lui "présente l'un des directeurs des programmes d'MTV", à qui elle dit chercher un stage. "Il me dit 'mais t'as des papiers?' Je dis 'oui, je suis inscrite à l'Université de New York'. Ce n'était pas vrai mais du coup, je suis allée m'inscrire à l'université new yorkaise, c'était assez simple. Et je me suis retrouvée en stage chez MTV. Ça a duré cinq mois. Après, je me suis fait virer", explique l'animatrice. En cause : la possession d'une fausse carte de Sécurité sociale américaine.

"Aux Etats-Unis, je ne sais pas si ça existe encore, mais à un moment donné, on pouvait faire faire une fausse carte de Sécu. Ce n'est pas l'exemple à suivre et j'en suis tout à fait consciente. Mais beaucoup de Français le faisaient, car ça nous permettait d'empocher le cash des chèques qu'on recevait quand on faisait des petits boulots - moi, je faisais visiter des appartements à louer à New York."

"Les échecs, c'est important"

Mais à la douane de Portorico, elle se fait prendre : "Je n'ai pas eu de chance ce jour-là. La carte s'est glissée dans mon passeport." Elle est alors menée manu militari "dans le prochain avion pour la France avec les menottes." Conséquence : elle perd tout, "l'amoureux, l'appartement, les affaires, le job"...

"Je me suis effondrée, pas pour la connerie en elle-même mais pour le fait d'avoir commencé à construire un truc et que tout s'écroulait. (...) Si je donne cet exemple, ce n'est pas pour raconter ma vie", précise Alessandra Sublet, mais pour montrer que "les échecs, c'est important" car ils permettent "de rebondir", pour "décomplexer et donner un peu de baume au cœur."

De retour en France, elle rejoindra ensuite la Radio Nova en 2000, puis de nombreuses radios et chaînes de télévisions en tant qu'animatrice.