JO Tokyo 2020 2:45
  • Copié
Céline Brégand
À cinq mois des JO de Tokyo, l'agence NPA conseil dévoile mardi son baromètre d'attractivité des disciplines sportives afin de guider fédérations, sponsors et médias. Sur quelles disciplines et quels sportifs les médias vont-ils pouvoir miser ? Philippe Bailly, président de NPA Conseil, dévoile sur Europe 1 lundi les coulisses de cette étude. 
INTERVIEW

Le 24 juillet prochain, débutent les JO de Tokyo. Et avec eux, toute une logistique : 17 diffuseurs pour 250 compétitions, 4.000 heures de diffusion gratuite, près de 70.000 heures de diffusion payante… un énorme gâteau que devront se partager les médias, les sponsors et les fédérations. Si, en France, en moyenne, les JO attirent 1.8 million de téléspectateurs, toutes les disciplines ne rassemblent pas autant de monde. L'agence NPA Conseil a donc décidé, en 2017, de récolter des données afin de créer un baromètre hiérarchisant les 40 disciplines présentes aux JO selon leur niveau d'attractivité. Il sera présenté mardi. 

30.000 données traitées chaque semestre depuis 2017 

"On regarde parfois des sports totalement exotiques dès lors que les Français y sont bons", remarque Philippe Bailly, président de NPA Conseil, invité de Culture Médias sur Europe 1. "Le biathlon est un bon exemple. La semaine dernière, l'équipe a diffusé le 20 km que Fourcade a gagné, en milieu d'après-midi, en pleine semaine. À priori, tout le monde est au travail. À 15h30, ils ont fait plus d'un million de téléspectateurs", ajoute-t-il. 

Dans l'optique des JO de Tokyo et de ceux de Paris en 2024, NPA Conseil est parti d'un constat simple : le sport intéresse les médias, les fédérations et les sponsors mais il n'existe pas d'outils permettant de rationaliser les choix des uns et des autres de diffuser ou de sponsoriser telle ou telle discipline. 

Chaque semestre, la société a "capté et traité 30.000 données", prenant en compte cinq dimensions : "est-ce que le sport est pratiqué, comment ça évolue, est-ce que les femmes y ont leur place, est-ce que ce sont plutôt des jeunes ou pas ?"; "la performance, et surtout celle des équipes et des athlètes français"; "l'exposition donc non seulement la télé gratuite et la télé payante, mais aussi les réseaux sociaux et la presse"; "l'écosystème donc les sponsors, la place dans les paris sportifs"; et "les valeurs puisqu'un sponsor n'a pas envie d'être associé à un athlète ou une discipline dont on parle en termes de corruption, de dopage", détaille Philippe Bailly. 

Savoir parier sur des disciplines et des sportifs qui plaisent sur les réseaux sociaux

NPA Conseils a aussi pris en compte la popularité des disciplines et des sportifs sur les réseaux sociaux. "Les quatre grands champions sont Pogba, Benzema, Mbappé, et Griezmann, qui cumulent plus de 200 millions d'abonnés sur les réseaux sociaux. Tsonga est aux alentours de 2,5 millions, Teddy Riner aussi", explique Philippe Bailly. Parfois, le président de la société confie avoir eu quelques surprises comme avec cette vidéo de badminton vue plus de quatre millions de fois. "C'est un échange incroyable de 30 secondes. Le badminton est pourtant un sport qu'on n'a pas trop l'habitude de voir à la télé, qui n'est pas très exposé", note-t-il.

Quant aux nouvelles disciplines, des JO de Tokyo (le baseball, le karaté, le surf, le roller et l'escalade), Pierre Bailly estime que le baseball "ne fonctionnera pas. En tout cas il n'y aura pas d'équipe française" mais il parie sur l'escalade qui "marche bien sur L'Équipe".