Comment France Télévisions va mettre en lumière la lutte contre la désinformation

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Louise Bernard, avec Solène Delinger
France Télévisions s'attaque à un gros chantier : la désinformation. Le groupe public veut donner de la visibilité à ses actions en matière de lutte contre les fake news. Comment ? En diffusant des reportages et des témoignages autour de cette problématique, au cours des journaux télévisés. Sur les réseaux sociaux, les journalistes utiliseront désormais le hashtag #VraiOuFake.

C’est un combat que le groupe public mène depuis plusieurs années maintenant. Il y a des journalistes spécialisés qui travaillent notamment pour l'émission Vrai ou Fake sur Franceinfo. Il y a le travail du site internet, sur lequel on trouve une rubrique dédiée au fact checking. Il existe aussi une cellule de vérification des images amateurs postées sur les réseaux sociaux. 

Des reportages et des témoignages sur la désinformations diffusés dans les journaux télévisés

Désormais France Télévisions veut donner de la visibilité à ses actions, alors le groupe va consacrer aujourd’hui des reportages et des témoignages dans ses journaux télévisés sur cette problématique de la désinformation. Et sur les réseaux sociaux, tous les journalistes et visages de l’antenne utiliseront désormais un même mot clé, un même hashtag #VraiOuFake. 

À France Télévisions, il y a un journaliste en particulier qui incarne cette lutte contre la désinformation : Julien Pain. Il présente l’émission Vrai ou Fake, et passe ses journées à analyser, vérifier, démentir des informations. "On n'est plus dans des phases où la désinformation va reculer, puis revenir, puis reculer", explique-t-il au micro d'Europe 1.

"Les fake news sont devenus un mouvement de fond"

"La désinformation, elle s'est bien installée, notamment en France, sur les réseaux sociaux. Et puis, il y a beaucoup de personnalités maintenant qui ont recours à des fake news régulièrement. Donc je pense que c'est un phénomène qui est là pour durer. Alors oui, elle prend des formes différentes, elle se focalise sur des dossiers, des enjeux différents. Donc en ce moment, par exemple, sur la guerre en Ukraine, c'est probablement là qu'il y a le plus de fausses informations et d'intox et de manipulation. Mais avant, c'était effectivement la pandémie. Et ce qui est sûr, c'est que ça ne s'arrêtera plus et qu'il y aura d'autres sujets. Même si la guerre en Ukraine s'arrête, les fake news sont devenus un mouvement de fond, malheureusement, dans cette société."

"Les personnes âgées participent aussi aux réseaux de désinformation"

France Télévisions veut notamment contribuer à l’éducation aux médias. Des membres de la rédaction vont continuer d’aller à la rencontre d’enseignants et d’élèves, partout en France, pour donner des outils pour faire face aux fausses informations, et pour les reconnaître notamment. Une bonne initiative selon Julien Pain, qui tient quand même à rappeler que les jeunes ne sont pas les seuls concernés par la désinformation. 

"C'est bien d'aller voir les plus jeunes. Et je pense qu'il faut le faire parce que c'est important qu'ils soient équipés dès le plus jeune âge pour comprendre les informations qu'ils reçoivent de toute part", souligne Julien Pain. "Mais je pense qu'il faut aussi que ce soit un travail qu'on fasse sur tous les publics, parce qu'il ne faut pas croire que les fausses informations, la désinformation, les intox, ça touche uniquement les plus jeunes. Je peux vous dire moi, parce que j'ai les mains dans le cambouis toute la journée, je vois ce qui se passe. Les personnes plus âgées, qui ont 40, 50, voire plus de 60 ans, participent aussi à ces réseaux de désinformation, et tombent dans des panneaux parfois plus évidents que les plus jeunes. Je pense qu'il ne faut pas s'arrêter à de l'éducation aux médias vis-à-vis d'un public très jeune. Il faut aller voir tout le monde", assure le journaliste. 

Vrai ou Fake est diffusé à 11h15 tous les samedis et dimanches sur la chaîne Franceinfo.