Comment expliquer le succès croissant des téléfilms de Noël ?

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Alexis Patri , modifié à

Arrivés en avance cette année, les téléfilms de Noël sont de plus en plus nombreux à l'antenne et sont la promesse de bonnes audiences pour les chaînes. Culture Médias décrypte  mercredi ce succès avec Jonathan Escarpiado, directeur adjoint des acquisitions du groupe TF1, et Charles Decant, journaliste. 

C'est pour certains l'une des rares bonnes nouvelles de 2020 : les téléfilms de Noël envahissent les chaînes de télévision françaises depuis trois semaines. Ils sont même arrivés avec un mois d'avance par rapport à 2019. Jonathan Escarpiado, directeur adjoint des acquisitions du groupe TF1, et Charles Decant, journaliste, décryptent dans Culture Médias ce succès grandissant.

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Une programmation gargantuesque

77 téléfilms de Noël diffusés rien que cette semaine ! Le genre explose à la télévision française. À elles seules, les chaînes du groupe TF1 (TF1, TMC et TF1 Séries Films) en diffusent pas moins de 24, du lundi au dimanche. "Depuis quelques années, on voit que c'est un genre qui plaît beaucoup aux téléspectateurs. C'est un moment que beaucoup attendent pour souffler et penser à autre chose. Surtout en 2020", justifie le directeur adjoint des acquisitions du groupe TF1.

Face à ce succès, la Une passera même, à partir du 14 décembre, de deux à trois téléfilms de Noël par jour. Il faut dire que les audiences sont au rendez-vous. "Les après-midi de semaine, les téléfilms de Noël de TF1 réunissent en moyenne 1,9 million de personnes, pour 21% de part d'audiences", précise Charles Decant. "Et le week-end, ça se bouscule avec C8, TMC, W9 et TF1 Séries Films. Sur TMC, le téléfilm de Noël du dimanche frôle le million."

"Les audiences sont assez exceptionnelles cette année", confirme Jonathan Escarpiado, qui observe tout de même une hausse progressive du nombre de téléspectateurs depuis plusieurs années.

"Un antidépresseur et un repère"

Si les téléfilms de Noël plaisent tant, c'est rarement pour leur qualité cinématographique, mais plus souvent pour le bien-être qu'ils procurent. "L'effet antidépresseur, chaleureux, reste l'effet principal pour expliquer le succès de ces productions", confirme Jonathan Escarpiado. "C'est aussi un repère, d'année en année, un refuge dans lequel on aime bien se retrouver. Un peu de légèreté dans ce monde de brutes, c'est bienvenu".

Car ces programmes de fin d'année sont tous conçus comme des baumes au cœur, avec des récits heureux qui se concluent sur des morales réconfortantes. "Les téléfilms de Noël prônent des valeurs d'entraide, à l'opposé des valeurs de réussite et d'ambition, vecteurs de stress", observe ainsi Charles Decant. "Cela est souvent figuré par un personnage de la grande ville, de passage dans une petite ville qui porte ces valeurs liées à Noël".

Un public large et dévoué

Le genre est notamment très populaire chez les femmes de moins de 50 ans. Mais pas uniquement, à en croire le directeur adjoint des acquisitions du groupe TF1. "Parmi les téléspectateurs, on retrouve à la fois les seniors et les plus jeunes. C'est l'un des types de programmes les plus larges en terme de public", explique-t-il.

Et le noyau dur des fans de ces productions s'organise. "En France, les groupes Facebook dédiés se comptent en centaines, voire en milliers de membres. Aux États-Unis, il y a aussi  énormément de groupes Facebook avec des dizaines de milliers de membres", relate Charles Decant. Certaines chaînes alimentent elles-mêmes leur communauté de fans de téléfilms de Noël." Le journaliste prédit la même stratégie du côté des chaînes françaises pour les années à venir.