Clip de campagne d'Eric Zemmour : les médias s'opposent à l’utilisation de leurs images

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Louise Bernard avec Alexis Patri
La vidéo postée sur YouTube mardi par Eric Zemmour pour officialiser sa candidature à l'élection présidentielle de 2022 soulèvent de nombreuses réactions de la part de ceux dont les images ont été utilisées. Et notamment de la part de nombreux médias, qui protestent et envisagent pour certains des recours juridiques.

Le journal Le Parisien, le site d'information Le HuffPost, l'émission Quotidien, les chaînes France 24 et Public Sénat, les groupes audiovisuels publics Radio France et France Télévisions, mais aussi l'Institut national de l'audiovisuel (INA). Nombreux sont les médias français dont les images ont été utilisées dans la vidéo postée mardi sur YouTube par le polémiste Eric Zemmour pour officialiser sa candidature à l'élection présidentielle de 2022. Des médias qui sont nombreux à affirmer qu'aucune autorisation n'avait été demandée et qu'aucun droit n'a été payé. Or, en France, la loi l'exige pour pouvoir utiliser les images. 

Des stratégies juridiques diverses

Le clip de lancement de campagne, qui alterne des plans où Eric Zemmour lit un discours avec une multitude d'extraits de films, d'archives et de certaines émissions, a très rapidement suscité l'émotion des cinémas Gaumont. Côté médias, le journaliste Clément Lanot, dont certaines des vidéos tournées en manifestation ont été reprises, se réserve le droit de poursuivre le candidat à la présidentielle.

Et les menaces de poursuites juridiques se sont succédées dans la journée de mardi. Le Parisien, Le HuffPost, France 24 et Public Sénat ont regretté que leurs logos soient utilisés à des fins politiques. Le Parisien a d'ailleurs lancé une réclamation auprès de YouTube pour rendre inaccessible le contenu qui lui appartient. Le HuffPost assigne quant à lui Eric Zemmour. France 24 demande le retrait immédiat des images et "étudie les recours légaux s'il n'est pas donné suite à sa demande".

Une vidéo qui n'apparaît plus à la télévision

De leur côté, L'INA, Radio France et France Télévisions ont fait une déclaration commune réclamant le paiement des droits, sans envisager de poursuites judiciaires. Contrairement à l'émission Quotidien, dont un extrait apparaît dans la vidéo d'Eric Zemmour. Son présentateur Yann Barthès a annoncé mardi soir des poursuites judiciaires. Si le procès était gagné, l'argent reçu serait reversé à des associations d'aide aux migrants, a-t-il précisé. 

De son côté l'équipe d'Eric Zemmour a déclaré à l'AFP faire usage du "droit de courte citation". Mais, d'après plusieurs spécialistes du droit d'auteur, ce droit ne s'applique pas aux clips de campagnes politiques. Les chaînes d'informations BFMTV et LCI ont d'ailleurs dû cesser la diffusion du clip pendant la journée, faute d'avoir les droits des images utilisées par Eric Zemmour.