Algérie : le soutien des journalistes français à leur confrère Khaled Drareni

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Charles Decant avec Alexis Patri
Le journaliste de TV5 Monde Khaled Drareni est jugé en appel mardi 8 septembre en Algérie pour "incitation à attroupement non armé" et "atteinte à l'unité nationale". Plusieurs journalistes français célèbres se sont rassemblés devant l'ambassade d'Algérie, en soutien à leur confrère algérien, arrêté alors qu'il couvrait les manifestations du mouvement populaire de contestation de son pays. 

Anne-Claire Coudray, Guy Lagache, Harry Roselmack, Bernard de la Villardière... Plusieurs journalistes célèbres se sont rassemblés lundi dans la matinée devant l'ambassade d'Algérie à Paris pour exprimer leur soutien à Khaled Drareni. Ce journaliste algérien est le correspondant de TV5 Monde en Algérie. Il a été arrêté par les autorités locales en mars 2020, alors qu'il couvrait une manifestation.

Journalistes en Algérie, une situation dangereuse

Khaled Drareni a suivi pendant plusieurs mois les manifestations du Hirak, le mouvement populaire de contestation du pouvoir algérien. Le journaliste a été condamné en août à trois ans de prison ferme, après avoir été accusé d'"incitation à attroupement non armé" et d’"atteinte à l'unité nationale". Son procès en appel se tient mardi 8 septembre. À cette occasion, plusieurs mobilisations ont été organisées ces derniers jours, à Tunis, à Washington (et donc à Paris), pour défendre la liberté de la presse.

Bernard de la Villardière nous explique pourquoi il a tenu à participer à ce rassemblement ce matin : "C'est important que je sois là avec mes confrères, notamment pour exprimer notre solidarité, au-delà de Khaled Drareni, à tous les journalistes indépendants qui travaillent en Algérie sous la menace d'une arrestation", explique le journaliste et présentateur d'Enquêtes Exclusives. "Ils le sont soit parce qu'ils ont tenu des propos qui ont déplu en haut lieu, soit parce qu'ils travaillent pour un média indépendant, soit parce qu'ils n'ont pas reçu l'accréditation officielle, qui n'est délivrée qu'au compte-gouttes. Ce qui est une manière pour le pouvoir de faire pression sur les journalistes et de rendre leur travail plus périlleux."

Cette manifestation pour défendre la liberté de la presse intervient une semaine après le coup de colère d’Emmanuel Macron contre le journaliste Georges Malbrunot. De nombreux journalistes avaient crié à l’atteinte à la liberté de la presse. Pour Bernard de la Villardière, "il faut être très vigilant quand il s'agit de liberté d'expression et de liberté de la presse", indique-t-il, avant de rappeler que la situation des journalistes en France "n'a rien à voir" avec celles de leurs confrères en Algérie.