Affaire Zemmour : le CSA répond à CNews et rappelle "la liberté éditoriale des chaînes"

Roch-Olivier Maistre CSA
Roch-Olivier Maistre, président du CSA, a répondu à la chaîne CNews, lundi, sur le cas d'Éric Zemmour. © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP
Alors que CNews s'est dite "contrainte" de ne plus inviter Éric Zemmour sur son plateau après la décision du CSA de décompter le temps de parole du polémiste, le président de la structure a répondu à la chaîne. Roch-Olivier Maistre insiste sur la nécessité de "veiller aux équilibre des temps de parole des personnalités qui concourent au débat et à la vie politique nationale".

Le CSA "n'intervient jamais dans la programmation des chaînes", a déclaré lundi à l'AFP son président, Roch-Olivier Maistre, alors que la chaîne CNews s'est dite "contrainte" de mettre fin à sa collaboration avec Éric Zemmour après la décision de l'autorité audiovisuelle de décompter son temps de parole. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) "n'intervient jamais dans la programmation des chaînes, il ne peut pas imposer, ni récuser un intervenant. Il y a une liberté éditoriale des chaînes", rappelle à l'AFP le président de l'institution chargée de réguler les médias audiovisuels.

Une mission "oubliée" du CSA ?

"L'une des premières missions du CSA est de veiller aux équilibre des temps de parole des personnalités qui concourent au débat et à la vie politique nationale, par la loi de 1986. C'est une mission que certains semblent avoir oublié" et "qui s'exerce en période électorale mais aussi hors période électorale", a poursuivi Roch-Olivier Maistre.

Ces paroles interviennent après l'annonce par la chaîne CNews de la fin de sa collaboration avec son polémiste vedette, qui intervient régulièrement dans l'émission Face à l'info. "Bien qu'Éric Zemmour ne se soit pas déclaré candidat à l'élection présidentielle qui aura lieu dans sept mois, le CSA, par sa décision du 9 septembre, contraint CNews et Eric Zemmour à ne pas pouvoir continuer l'émission qu'ils faisaient ensemble", a justifié la chaîne d'information du groupe Canal+.

"Veiller aux équilibres"

Le CSA avait demandé la semaine dernière aux médias audiovisuels de "décompter", dès le 9 septembre, ses "interventions" portant "sur le débat politique national", considérant désormais le chroniqueur comme une personnalité politique. "Finie l'aventure des mousquetaires", a de son côté réagi Christine Kelly, la présentatrice de Face à l'info, ancienne membre du CSA de 2009 à 2015. "Fini le chroniqueur sur mon plateau, place à l'invité sur les plateaux", a-t-elle tweeté.

Toutes ces personnalités politiques, "dont les temps de parole sont recensés, s'expriment librement dans les médias", a souligné Roch-Olivier Maistre. "Les chaînes ont une liberté éditoriale totale pour inviter les personnalités de leur choix au moment de leur choix. Elles doivent simplement veiller aux équilibres entre les uns et les autres en fonction du poids politique" de chacun, a-t-il ajouté.