Zemmour 1:14
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Europe 1 avec AFP , modifié à
CNews a annoncé ce lundi mettre fin aux chroniques du possible candidat à la présidentielle de 2022, Eric Zemmour, après la décision du CSA de décompter son temps de parole à la télévision. Cette décision du Conseil supérieur de l'audiovisuel est effective depuis le 9 septembre dernier. 

Eric Zemmour, dont le temps de parole dans les médias audiovisuels est désormais décompté sur décision du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), ne pourra plus "continuer l'émission" dont il était chroniqueur sur CNews, annonce ce lundi la chaîne dans un communiqué.

"Bien qu'Eric Zemmour ne se soit pas déclaré candidat à l'élection présidentielle qui aura lieu dans 7 mois, le CSA" contraint CNews à cette décision, regrette ainsi la chaîne. "J'en suis fort triste, a commenté lundi matin Eric Zemmour, invité sur CNews. Je pense que c'était inévitable. Je pense que le CSA l'a fait exprès, l'a fait volontairement". "Et après mûre réflexion (...) on a bien compris que c'était la seule solution raisonnable. Quand on ne peut pas résister, il faut rompre et résister ailleurs", a-t-il ajouté.

Une ambition présidentielle

On prête depuis plusieurs mois au polémiste de 63 ans une ambition présidentielle. Il a d'ailleurs affirmé samedi qu'il "n'avait pas peur" d'être éventuellement candidat à la présidentielle, qu'il en avait "envie", mais qu'il voulait "choisir son moment". Mais Eric Zemmour joue un petit peu sur les mots : sa campagne s’accélère, tout se met en place, ses parrainages, son financement, son programme... Mais tant qu’il n’est pas officiellement candidat, difficile de le considérer officiellement comme tel.

La décision du CSA pourrait en réalité plutôt l’arranger. Cette polémique le place au cœur des sujets de conversations, à l’aube de la sortie jeudi de son livre La France n’a pas dit son dernier mot, aux éditions Rubempre. Eric Zemmour devrait ensuite enchaîner une série d’interviews et de plateaux de télévision pour en faire la promotion, avant de déclarer dans les prochaines semaines sa candidature. Son mouvement pourrait s’appeler "Vox Populi" - la voix du peuple. Un nom qui ressemble à "Vox", le parti de la droite conservatrice espagnole en pleine ascension, qui compte aujourd’hui 52 députés.

Son pied de nez au CSA

Mercredi, le CSA avait demandé aux médias audiovisuels de "décompter", à partir du lendemain, "les interventions" du polémiste phare de CNews, "portant sur le débat politique national". L'émission du jeudi 9 septembre, premier jour d'application de la décision du CSA, a rassemblé 852.000 téléspectateurs, selon Médiamétrie, contre 712.000 la veille, et 666.000 le mardi 7 septembre. Alors, pour couronner le tout, l’éditorialiste vient de lancer sa propre chaîne sur Youtube. Un nouveau medium d'expression et un sacré pied de nez au CSA.

Eric Zemmour, qui a débuté en tant que journaliste, s'est fait connaître du grand public dans les années 2000 par ses interventions télévisées, dans "On n'est pas couché" de Laurent Ruquier sur France 2. Ses prises de position lui valent régulièrement depuis une dizaine d'années des poursuites en justice. Plusieurs fois relaxé, il a toutefois été condamné à deux reprises pour provocation à la haine raciale.

Multiples plaintes contre la chaîne d'info

Depuis son arrivée en octobre 2019 sur CNews, les plaintes se sont multipliées à l'encontre de la chaîne d'info et du polémiste qui a dopé ses audiences, avec son émission quotidienne "Face à l'info", avec Christine Kelly. Présent également dans la presse écrite, Eric Zemmour a travaillé principalement pour Le Figaro, qu'il a intégré en 1996.

Il a annoncé début septembre sur Twitter cesser sa chronique hebdomadaire pour le quotidien afin de partir "à la rencontre des Français pour leur présenter (son) nouveau livre", "La France n'a pas dit son dernier mot", qui doit sortir jeudi.