Cyril Lacarrière 1:18
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A.H. , modifié à
L'accord exclusif de distribution des chaînes BeIN Sports en France par Canal + a été rejeté par l'Autorité de la Concurrence, selon le journal L'Opinion.
INTERVIEW

L'Autorité de la Concurrence a informé les groupes Canal+ et BeIN qu'elle rejetait l'accord exclusif de distribution des chaînes BeIN Sports en France par Canal +. "On pensait que ce serait un 'oui mais', mais c'est un 'non' clair et définitif", assure Cyril Lacarrière, journaliste à L’Opinion, qui a révélé cette information. La décision doit être officiellement annoncée jeudi à 14h.

Pourquoi ce refus ? "BeIN et Canal+ détiennent à eux deux 80% des droits du sport. C’est trop énorme pour imaginer qu’on puisse faire émerger une saine concurrence", a expliqué le journaliste sur Europe 1, jeudi midi. Cette décision va sans nul doute avoir un impact notable pour les deux groupes. Lors d'une assemblée générale de Vivendi, Vincent Bolloré avait en effet laissé entendre que si cet accord échouait, l'avenir de Canal+ était en jeu. "On peut imaginer qu’il a voulu faire un peu de lobbying sur le président de l’Autorité de la Concurrence", nuance Cyril Lacarrière. Il n'empêche que pour Canal+, il va falloir "trouver d’autres leviers de croissance pour réussir à renouer le lien avec ses abonnés", juge le spécialiste des médias. 

Et après ? BeIN, qui "perd environ 300 millions d'euros chaque année", va elle aussi devoir rebondir après l'annonce du rejet de l'accord. Celui-ci prévoyait la diffusion en exclusivité en France des chaînes BeIN Sports dans les offres du groupe Canal + sur une durée de cinq ans pour un montant global de 1,5 milliard d'euros minimum. "Je crois savoir que BeIn n’est pas fermée à d’autres accords qui ne seraient pas forcément exclusifs, note Cyril Lacarrière. "Mais est-ce que d’autres distributeurs seraient prêts à mettre autant d’argent ?"