Dernier "A tchao bonsoir" pour les Guignols de l'info

PPD et Jacques Chirac, deux marionnettes mythiques des Guignols qui viennent de tirer leur révérence.
PPD et Jacques Chirac, deux marionnettes mythiques des Guignols qui viennent de tirer leur révérence. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec AFP , modifié à
VIDEO - Canal+ avait annoncé début juin l'arrêt de cette émission emblématique de la chaîne cryptée, démarrée en août 1988. 

"À tchao bonsoir" : les Guignols de l'info ont tiré définitivement leur révérence sur Canal+ vendredi soir, des adieux lors desquels les téléspectateurs ont pu retrouver une dernière fois des marionnettes cultes, dont "PPD", Jacques Chirac et Monsieur Sylvestre.

Bernadette Chirac, Johnny, DSK… Cette dernière chargée de nostalgie s'est ouverte par des images d'archives du programme satirique, appelé à ses débuts "Les arènes de l'info". Puis, une ribambelle de marionnettes fétiches des téléspectateurs, dont Jacques et Bernadette Chirac, Patrick Poivre d'Arvor, Renaud, Belmondo et Delon, Johnny Hallyday, Papin "P-a-p-in", mais aussi Dominique Strauss-Kahn, Nicolas Sarkozy ou François Hollande, ont entonné une version parodique de "Je suis venu te dire que je m'en vais" : "Après toutes ces années à la télé, on est venu vous dire c'est terminé."

PPD et Chirac, virés dans le dernier sketch. Enfin, dans un ultime sketch, PPD et Chirac se sont fait licencier sans ménagement par Monsieur Sylvestre, le patron de la World Company aux traits de Sylvester Stallone, incarnation des pires dérives du capitalisme. "Vous vous êtes foutus de moi pendant des années, je prends ma revanche", leur lance-t-il avant de les congédier. En partant, Chirac lance à PDD un dernier "putain, 30 ans", en référence à la longévité de l'émission, créée en 1989. Après près de trente ans à l'antenne de la chaîne cryptée, Canal+ avait acté la fin définitive de l'émission, lors d'un comité d'entreprise le 1er juin.

En sursis depuis 2015. L'émission était en sursis depuis la prise de contrôle en 2015 de Canal+ et sa maison mère Vivendi par l'homme d'affaires Vincent Bolloré, à qui le ton impertinent des Guignols déplaisait. Ce dernier avait reproché à la chaîne un abus "de dérision" et une tendance à se "moquer des autres". Les Guignols n'avaient dû leur survie qu'à une levée de boucliers de responsables politiques qui les avaient défendus au nom du droit à la caricature. "La méthode est extraordinaire", avait dénoncé il y a quelques jours sur la webtélé Le Média Bruno Gaccio, ancien auteur phare du programme, estimant que la chaîne et son actionnaire (Bolloré) avaient volontairement "désorganisé" l'émission pour mieux la faire dépérir.