À la télé et la radio, les femmes sont davantage vues mais moins entendues

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Rémi Jacob, avec AFP
La part des femmes à l’antenne a progressé en 2022 mais pas leur temps de parole demeuré bien inférieur, selon un rapport publié ce lundi 6 mars par le régulateur des médias.  La proportion des femmes à la télévision et à la radio s’est élevée à 44 % en 2022. Il s’agit du plus haut niveau depuis le début de cette évaluation annuelle en 2016.

La part des femmes à l’antenne a progressé en 2022, mais pas leur temps de parole, selon un rapport publié lundi par le régulateur des médias. La proportion des femmes à la télévision et à la radio (comme présentatrices, journalistes, expertes, invitées politiques et intervenantes) s’est élevée à 44 % en 2022 (un point de plus par rapport à 2021). Il s’agit du plus haut niveau depuis le début de cette évaluation annuelle en 2016.

Les présentatrices et les expertes ont le vent en poupe

Leur temps de parole, bien moindre, a en revanche stagné à 36 % selon ce baromètre réalisé par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), avec la participation de l’Institut national de l’audiovisuel (INA). La présence des invitées politiques a augmenté d’un point (32 %), mais leur temps de parole était de 29 % en moyenne.

 

"Le temps de parole des femmes au sein du gouvernement était en moyenne de 36,5 %, malgré la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Première ministre et la parité stricte mise en place au sein du nouveau gouvernement", souligne aussi l’Arcom. A l’inverse, les expertes (45 %, +2 points), les présentatrices (50 %, +1 point) et les autres intervenantes (41 %, +1 point) ont le vent en poupe.

Les femmes dénudées et sexualisées dans les publicités

La proportion de journalistes ou chroniqueuses recule en revanche (42 %, -1 point). Les programmes sportifs s’affichent comme un bastion masculin car représentant le moins les femmes : 21 % de présence en plateau, 11 % de temps de parole en moyenne.

La publicité s’approche de la réalité sociale avec une majorité de femmes présentes dans les réclames (51 %). Elle représente aussi plus de femmes que d’hommes dans des activités scientifiques ou en train de conduire, et inversement plus d’hommes faisant le ménage ou s’occupant des enfants seuls. Mais elle continue de véhiculer les clichés de genre en dénudant et sexualisant largement plus les femmes que les hommes.