La société de production Fremantle condamnée

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avec AFP

Le conseil des prud'hommes de Boulogne-Billancourt a condamné mardi la société de production Fremantle à verser 161.000 euros à une ex-salariée ayant cumulé une multitude de contrats à durée déterminée pour l'émission de bricolage de Valérie Damidot. Le conseil des prud'hommes a aussi condamné Fremantle à requalifier en CDI le contrat de cette ancienne salariée.

La plaignante, qui a participé de 2007 à 2010 à l'élaboration de l'émission D&CO diffusée sur M6, avait engagé cette procédure devant les prud'hommes car sa collaboration s'était soudainement arrêtée après avoir demandé le paiement de ses heures supplémentaires, selon son avocat Me Jérémie Assous. Pour l'avocat célèbre pour ses plaidoiries en faveur des participants de télé-réalité, "le recours abusif, systématique et illicite aux CDDU (Contrats à durée déterminée d'usage, pour des emplois temporaires dans l'audiovisuel et le cinéma, ndlr) est monnaie courante chez les producteurs qui en tirent des avantages économiques et fiscaux considérables".

"Ce jugement motive pour la première fois et de façon très précise des pratiques illicites en cours dans le secteur audiovisuel, ouvrant la voie à des milliers de procédures. Un salarié ayant cumulé deux ans d'ancienneté peut prétendre à des dizaines voire des centaines de milliers d'euros", a estimé Me Assous. Selon lui, les sociétés de production "se réfugient derrière l'argument fallacieux selon lequel à tout moment une émission peut être arrêtée par une chaîne, pour engager pour des durées très courtes, parfois quelques heures, le personnel essentiel à la réalisation d'émissions bien installées", à l'image de l'émission de Valérie Damidot.