Journalistes du Petit Journal agressés : une plainte à l'étude

© Augustin Détienne/Canal+
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Mickaël Frison , modifié à
MEDIAS - Après l'agression dont ils ont été victimes dans le cortège du FN le 1er mai, les journalistes du Petit Journal de Canal+ réfléchissent à porter plainte. 

Bruno Gollnisch frappant les caméras du Petit Journal à coup de parapluie, c'est une des images qui a marqué le défilé du Front National le 1er mai dernier à Paris. L'ancien numéro 2 du FN s'est dit excédé d'être "espionné" par les micros-perche de l'émission de Canal+. Après cet incident, les équipes du Petit Journal ont été prises à partie par des militants, qui leur ont infligé "des coups au dos et dans la nuque", selon Canal+.

"Ça aurait pu être vous". Ces images, captées par les caméras du Petit Journal, devraient largement alimenter l'émission de lundi soir. Interrogé sur France Inter, son présentateur Yann Barthès a réaffirmé que ses équipes ont été agressées par des militants FN mais, a-t-il précisé, des militants qui ignoraient quels médias ils représentaient. "Gollnisch savait que c'était des équipes du Petit Journal, mais les militants ne le savaient pas, ils n'avaient pas le micro visible. Ça aurait pu être n'importe qui, ça aurait pu être vous", a lancé Yann Barthès sur la radio publique. 

Une plainte à l'étude. Au sujet des trois journalistes molestés, Yann Barthès a indiqué qu'ils vont "beaucoup mieux", après un week-end à souffrir de courbatures. Interrogé sur une éventuelle plainte de ses collaborateurs, l'animateur a fait savoir que les équipes prendraient leur décision lundi matin.

"C'est la première fois qu'on est agressés à ce point en dix ans de Petit Journal", a-t-il avancé, ajoutant qu'il "semblerait que les trois journalistes aient envie de porter plainte". 

"On n'a pas de lingots cachés en Suisse". Les tensions entre le Petit Journal et le Front National ne remontent pas à la semaine dernière. Blacklistés par le mouvement de Marine Le Pen, les équipes au micro rouge sont persona non grata des rassemblements du FN. Selon Yann Barthès, le désamour remonterait à une séquence de 2013 où les équipes de Canal+ dévoilaient les coulisses d'un échange prétendument spontané entre la présidente du FN et "des vraies gens", une rencontre "complètement fake, une pièce de théâtre", rappelle Yann Barthès.

Depuis, Marine Le Pen s'est désabonnée de Canal+ et l'a proclamé haut et fort dans un tweet, fustigeant au passage des "bobos horribles". "On ne vient pas d'une élite, on n'a pas d'hôtel à Saint-Cloud et pas de lingots d'or cachés en Suisse", a répondu Yann Barthès lundi matin. 

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