ETA et Poutine briment la presse

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Aurélie Frex (avec AFP) , modifié à
Reporters sans frontières a publié lundi sa liste des 40 "prédateurs" de la presse libre.

La Journée mondiale de la liberté de la presse est l’occasion pour Reporters sans frontières de publier une liste actualisée de "40 prédateurs". Ces hommes politiques, pays, organisations terroristes ou religieuses, "puissants, dangereux violents" prennent systématiquement pour cible les journalistes, dénonce l’association.

Dans la liste, on retrouve le Premier ministre russe Vladimir Poutine, parmi les 17 chefs d’Etat et de gouvernement cités. Il côtoie notamment l’Iranien Mahmoud Ahmadinejad, le Lybien Mouammar Kadhafi et le Nord-coréen Kim Jong-Il. Tous trois sont d’ailleurs les "héros" de la nouvelle campagne de communication de RSF, qui mêle leurs portraits chiffonnés. « Seule une presse libre peut faire mal », dit le slogan de l’association, qui fête ses 25 ans cette année.

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© Capture d'écran Rsf.fr

Du côté des organisations terroristes, les basques d’ETA figurent dans la liste. Les FARC, en particulier pour leur action en tant que narcotrafiquants, font eux aussi partie des "prédateurs" de la presse. Les milices privées des Philippines, coupables du massacre d’une cinquantaine de personnes, dont 30 journalistes en 2009, apparaissent dans la liste.

Il en est de même pour le mollah Omar, chef des talibans, qui "mène une guerre d’occupation de l’espace médiatique" selon RSF. Une cinquantaine d’attaques de Talibans ont directement visé des journalistes en 2009.

Depuis l’assassinat d’Anna Politovskaia à Moscou en 2006, et de Natalia Estemorova à Grozni en 2009, Ramzan Kadyrov, accusé par RSF d’avoir mis en place un régime de terreur en Tchétchénie, fait lui aussi partie de la liste des "ennemis" des journalistes.

Moins de danger en Irak, plus au Yémen

En ce qui concerne les pays, quelques changements notables se sont opérés entre 2009 et 2010. Selon RSF, même si le danger reste élevé pour les journalistes qui travaillent en Irak, il y est de moins en moins important.

En revanche, le Yémen fait son apparition dans la liste, car son président, Ali Abdallah Saleh, est soucieux de faire taire les récits des combats qui sévissent au nord et au sud de son pays. Les continents africains et l’Amérique latine enregistrent de leur côté très peu de progrès. Le Nigeria est un pays particulièrement dangereux pour les journalistes.

Le bilan 2009 de l’association fait état de 76 journalistes tués, 33 enlevés, 573 arrêtés, 160 contraints à l’exil, 670 médias censurés, et pas moins de 60 pays frappés par la censure d’Internet.