Washington remet en cause la légitimité de la Chine à faire partie de l'OMC

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avec AFP , modifié à
L'OMC a été le théâtre d'un nouvel affrontement dans la guerre commerciale qui oppose les Etats-Unis et la Chine.

La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine a pris mercredi l'OMC comme ligne de front, les premiers remettant en cause la légitimité de la seconde à faire partie de l'institution internationale.

"Un changement est nécessaire". Alors que débutait mercredi et pour trois jours "l'examen des politiques commerciales" de la Chine, un exercice auquel se soumettent à intervalles réguliers tous les membres de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), l'ambassadeur américain devant cet organe, Dennis Shea, a été l'un des premiers à prendre la parole au cours de cette réunion à huis clos. Selon lui, la Chine profite de son statut de membre de l'OMC pour nuire aux autres nations. Il juge que si l'inconduite de Pékin n'est pas prise en compte, elle finira par ruiner l'organisation.

 

La Chine "pratique avec énergie la conception de libre-échange". "L'incapacité de la Chine à adopter pleinement les politiques d'ouverture et d'orientation vers le marché sur lesquelles cette institution a été fondée, doit enfin faire l'objet d'un débat, que ce soit à l'intérieur de l'OMC ou en dehors", a estimé Dennis Shea, selon des remarques préparatoires transmises par la mission américaine. "Cet examen ne peut plus être repoussé", a plaidé l'ambassadeur, ajoutant: "si l'OMC veut rester pertinente dans l'organisation du système du commerce international, un changement est nécessaire". De son côté, la Chine fait valoir dans un rapport qu'elle "pratique avec énergie la conception de libre-échange" depuis qu'elle a rejoint l'OMC en 2001, et qu'elle "tient tous ses engagements annoncés".

Les attaques de Dennis Shea interviennent alors que l'administration Trump vient de lancer une nouvelle salve dans la guerre commerciale avec la Chine, en dressant une liste complémentaire de produits chinois importés d'un montant de 200 milliards de dollars par an qu'ils menacent de taxer dès septembre. "Depuis plus d'un an, l'administration Trump a patiemment demandé à la Chine de mettre fin à ses pratiques déloyales, d'ouvrir ses marchés et de se livrer à une concurrence basée sur les forces du marché", a affirmé mardi le représentant américain au Commerce (USTR) Robert Lighthizer dans un communiqué, ajoutant: "malheureusement, la Chine n'a pas changé de comportement".