Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 367e jour de l'invasion russe

Vladimir Poutine a accusé l'Otan de participer au conflit en Ukraine en fournissant des armes à Kiev.
Vladimir Poutine a accusé l'Otan de participer au conflit en Ukraine en fournissant des armes à Kiev. © Mikhail Metzel / SPUTNIK / AFP
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avec AFP , modifié à
Au 367e jour de la guerre en Ukraine, dans une interview diffusée dimanche, Vladimir Poutine a accusé l'Otan de participer au conflit en Ukraine en fournissant des armes aux forces de Kiev. "Ils envoient des dizaines de milliards de dollars d'armes à l'Ukraine. Ceci est vraiment de la participation", a déclaré le président russe.
L'ESSENTIEL

Le président russe Vladimir Poutine a accusé l'Otan de participer au conflit en Ukraine en fournissant des armes aux forces de Kiev, dans une interview diffusée dimanche. "Ils envoient des dizaines de milliards de dollars d'armes à l'Ukraine. Ceci est vraiment de la participation", a dit Vladimir Poutine dans un entretien avec la chaîne Rossïa-1. "Cela signifie qu'ils prennent part, quoiqu'indirectement, aux crimes du régime de Kiev", a estimé le président russe.

Les pays occidentaux, a-t-il encore affirmé, n'ont "qu'un seul but : détruire l'ancienne Union soviétique et sa partie principale, la fédération de Russie". "Ce n'est qu'à ce moment-là qu'ils nous accepteront peut-être dans la soi-disant famille des peuples civilisés, mais seulement séparément, chaque partie séparément", a-t-il ajouté, parlant en marge d'un concert patriotique jeudi dernier, à la veille du premier anniversaire de l'offensive russe en Ukraine.

Les informations à retenir :

  • Dans une interview à la télé russe, Vladimir Poutine a accusé l'Otan de participer au conflit en Ukraine en fournissant des armes à Kiev
  • Le président ukrainien a promis dimanche que son pays récupérera la Crimée
  • Ce week-end, de nombreux rassemblements ont eu lieu en soutien à l'Ukraine
  • La CIA "convaincue" que Pékin envisage d'envoyer des armes à la Russie

Volodymyr Zelensky a une nouvelle fois promis que l'Ukraine récupérera la Crimée

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lui une nouvelle fois promis dimanche que son pays récupérera la Crimée, péninsule annexée en mars 2014 par Moscou. Une volonté affichée qui a suscité des craintes d'une escalade du conflit. "Il y a neuf ans, l'agression russe a commencé en Crimée. En récupérant la Crimée, nous allons restaurer la paix. C'est notre terre et notre peuple, notre histoire", a lancé Volodymyr Zelensky sur Telegram. Le département d'Etat américain a de son côté salué dans un communiqué les "efforts de l'Ukraine (...) pour attirer l'attention mondiale sur l'occupation russe qui se poursuit". "Les Etats-Unis ne reconnaissent pas et ne reconnaîtront jamais la soit-disant annexion russe de la péninsule", a-t-il ajouté.

Dans un entretien paru dimanche dans les journaux du groupe de presse régionale allemande Funke, le numéro deux du renseignement militaire ukrainien Vadym Skibitsky a affirmé que Kiev préparait une nouvelle contre-offensive pour le printemps. "L'un de nos objectifs stratégiques militaires est de tenter d'enfoncer un coin dans le front russe dans le Sud" du pays, vers la Crimée, a-t-il précisé. "Nous n'arrêterons que lorsque nous aurons récupéré notre pays dans ses frontières de 1991. C'est notre message à la Russie et à la communauté internationale", a ajouté Vadym Skibitsky. Il a aussi jugé possible des bombardements ukrainiens contre des sites militaires en Russie, notamment dans la région frontalière de Belgorod, déjà visée à plusieurs reprises. L'Ukraine insiste depuis des mois pour que les Occidentaux lui fournisse des missiles à longue portée et des avions de combat.

Le chef de la CIA "convaincu" que Pékin envisage d'envoyer des armes à la Russie

Le directeur de la CIA William Burns s'est dit "convaincu" dimanche que la Chine envisageait de fournir des armes à la Russie dans sa guerre en Ukraine, mais les Etats-Unis ne disposent d'aucune indication qu'une décision ait été prise ou que du matériel ait été livré. "Nous sommes convaincus du fait que les dirigeants chinois envisagent de fournir du matériel létal" à la Russie, a déclaré M. Burns dans une interview à la chaîne CBS diffusée dimanche. Mais, a-t-il ajouté, "nous n'avons pas constaté qu'une décision définitive ait été prise" et "nous n'avons pas constaté de preuves qu'ils aient livré" des armes à la Russie.

Les Etats-Unis accusent depuis une semaine la Chine d'envisager de fournir des armes à la Russie pour appuyer son offensive en Ukraine, ce que dément Pékin. Selon des informations de presse, dont celles du Wall Street Journal, il s'agirait de drones et de munitions notamment. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken en a directement fait part au plus haut diplomate chinois Wang Yi lors d'une rencontre tendue samedi dernier à Munich en marge d'une conférence sur la sécurité. Washington estime que la Chine fournit déjà du matériel non létal à la Russie via des entreprises chinoises.

De son côté, le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan a assuré dimanche sur CNN que les Etats-Unis restaient "vigilants" à cet égard et réaffirmé la mise en garde de Washington à Pékin contre les "conséquences" d'une telle fourniture d'armes. "Nous allons continuer à envoyer un message de fermeté selon lequel envoyer de l'aide militaire à la Russie en ce moment (...) serait une grave erreur et la Chine devrait ne pas y prendre part", a-t-il dit. Selon lui, la guerre en Ukraine pose de "sérieuses complications" pour les Chinois mais si Pékin décidait de franchir le pas et de fournir des armes à Moscou, cela engendrerait de "vrais coûts" pour elle.