«Une honte internationale» : la dernière étape du Tour d'Espagne 2025 arrêtée en raison des manifestations anti-Israël

Le conflit entre Israël et le Hamas crée également des tensions en Espagne. Dimanche, après de nombreuses perturbations, la Vuelta - le tour cycliste espagnol - a dû être interrompue. Sa dernière étape a été amputée de plus de 50 kilomètres en raison d'une manifestation pro-palestinienne. 100.000 personnes réclamaient l'exclusion de l'équipe Israel-Premier Tech, ce qui a mis fin à la course dans le chaos.

"C'est vraiment très triste de voir ça"

Dimanche aux alentours de 18 heures en plein centre de Madrid, les manifestants, drapeaux palestiniens à la main, forcent les barrières de sécurité et envahissent la route de la Vuelta. Immédiatement, le peloton est arrêté pendant que certains coureurs échappés sont violemment stoppés par les manifestants. La ligne d'arrivée étant devenue impraticable, les organisateurs décident finalement d'arrêter l'étape au grand regret du maire de Madrid.

"C'est vraiment très triste et incroyable de voir ça. Maintenant il va falloir établir les responsabilités parce qu'il y a des dirigeants politiques de premier plan qui ont lancé des messages irresponsables avant la course. La seule chose qu'ils ont fait, c'est de mettre en danger les coureurs. L'image que nous renvoyons aujourd'hui est lamentable", déplore José Luis Martínez-Almeida, interrogé par la radio espagnole.

Quelques heures avant l'étape, le Premier ministre espagnol de gauche Pedro Sánchez avait exprimé son admiration envers les manifestants qui, pendant trois semaines, ont perturbé la Vuelta. "Je voudrais apporter ma reconnaissance et mon respect absolu aux athlètes, mais aussi mon admiration à un peuple comme l'Espagne qui se mobilise pour une cause juste, la Palestine", a lancé Pedro Sánchez.

Le gouvernement espagnol maintient sa position face à Israël

La semaine dernière, son gouvernement a adopté une série de mesures visant à renforcer sa position face à Israël. En renforçant l'embargo sur les ventes d'armes, les propositions de Pedro Sánchez ont en tout cas fait réagir l'opposition de droite.

Le chef du parti d'opposition de droite en Espagne, Alberto Nunez Feijoo, fustige sur X "une honte internationale". Le chef du parti populaire accuse le gouvernement socialiste d'avoir permis et encouragé l'interruption du Tour d'Espagne, une indignation partagée par le maire de Madrid, qui devait accueillir l'arrivée de la Vuelta hier. "C'est vraiment très triste, c'est incroyable de voir ça. Il y a des dirigeants politiques de premier plan qui ont lancé des messages irresponsables avant la course. Et la seule chose qu'ils ont faite, c'est de mettre en danger les coureurs. L'image que nous renvoyons aujourd'hui est lamentable", a assuré José Luis Martínez-Almeida.

Le soutien du gouvernement aux manifestations pro-palestiniennes risque de fragiliser un peu plus les relations entre Israël et l'Espagne. Deux députés de premier plan du parti d'extrême gauche Podemos ont aussi été aperçus parmi les manifestants près de la ligne d'arrivée.

 Malgré l'incident, le cycliste danois Jonas Vingegaard a remporté cette Vuelta 2025.