Un militant anglais de droite soupçonné d'incitation à la haine pour l'interview controversée d'un historien

Fondateur de la chaîne YouTube Reasoned UK, Darren Grimes a défendu le Brexit.
Fondateur de la chaîne YouTube Reasoned UK, Darren Grimes a défendu le Brexit. © Niklas HALLE'N / AFP
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Europe 1 avec AFP
Militant pro-Brexit, Darren Grimes a réalisé en juin une interview de l'historien David Starkey, dont les propos racistes ont suscité un tollé outre-Manche. Depuis, la police britannique a ouvert une enquête visant l'interviewer pour "incitation à la haine raciale".

Le militant britannique de droite Darren Grimes a dénoncé samedi une atteinte à la liberté d'expression en révélant être soupçonné d'incitation à la haine pour avoir mené une interview d'un historien dont les propos avaient fait scandale. Dans cette interview, postée sur la chaîne YouTube Reasoned UK, le 30 juin dernier, l'historien David Starkey, 75 ans, déclarait: "L'esclavage n'était pas un génocide, sinon il n'y aurait pas autant de foutus noirs en Afrique ou en Grande-Bretagne, n'est-ce pas?". Ces propos avaient scandalisé. Dans la foulée, David Starkey avait quitté sa fonction honoraire à la prestigieuse université de Cambridge et avait été lâché par son éditeur HarperCollins.

Ouverture d'une enquête

Darren Grimes s'était dissocié des propos de l'historien, reconnaissant qu'il aurait dû l'interroger avec "plus de fermeté". Le jeune homme, qui a fait campagne pour le Brexit, a expliqué avoir été contacté cette semaine par la police londonienne, s'indignant des répercussions de ces poursuites sur la liberté d'expression. "J'ai été accusé d'avoir incité à la haine raciale pour une interview que j'ai faite avec le Dr David Starkey en juin dernier", a déclaré Darren Grimes dans une vidéo postée sur Twitter.

"Je trouve que c'est une utilisation scandaleuse de l'argent du contribuable et ça nuit à la confiance que nous portons à la police en tant que citoyens", a-t-il ajouté. "Quel sorte de précédent cela va-t-il créer si les journalistes et les présentateurs sont arrêtés si les personnes qu'ils interviewent disent des chosent pouvant être considérées comme incitant à la haine ?", a dit le militant. La police londonienne a confirmé que "l'affaire faisait actuellement l'objet d'une enquête".

Une situation "tout à fait absurde"

L'ancien ministre de l'Intérieur Sajid Javid a dénoncé l'ouverture de cette enquête, tout en condamnant fermement les propos de l'historien. "Les commentaires de David Starkey étaient épouvantables. Mais l'idée qu'il est approprié de poursuivre les journalistes pour les propos des personnes qu'ils interviewent est tout à fait absurde.", a réagi le ministre conservateur sur Twitter, espérant que la police "reconsidère" sa décision.