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Nicolas Tonev (à Kiev), édité par Gauthier Delomez , modifié à
Les habitants de l'immeuble de 15 étages touché par une frappe russe à Kiev, et où quatre personnes sont mortes, ont pu revenir sur les lieux pour récupérer leurs biens. L'envoyé spécial d'Europe 1 Nicolas Tonev s'est rendu au 9, rue de Tchernobyl, à la rencontre de ces résidents qui veulent sauver ce qu'il leur reste, malgré les risques.
REPORTAGE

Une vie quotidienne. Mercredi, à cinq heures du matin, une frappe russe a touché un immeuble haut de 15 étages, dans lequel quatre personnes ont été retirées mortes des décombres. Tout a dû commencer comme ce jeudi, une sirène, le travail des artilleurs en plus près, et le tintement des restes de l'immeuble qui s'agrippent aux structures.

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Les habitants du quartier regardent les dégâts de loin.
Crédits : Nicolas Tonev/Europe 1

L'envoyé spécial d'Europe 1 Nicolas Tonev s'est rendu dans le bâtiment au 9, rue de Tchernobyl, devant lequel, dans le quartier résidentiel de l'ouest de la capitale de l'Ukraine, Kiev, un impressionnant cratère rappelle la puissance de l'explosion.

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Crédits : Nicolas Tonev/Europe 1

La colère et le désarroi des habitants

Pour la première fois, les habitants ont été autorisés à venir récupérer leurs affaires, alors que le quartier proche du front d'Irpin est imprégné par la guerre. L'envoyé spécial d'Europe 1 monte dans l'enfer calciné de la cage d'escalier de l'immeuble, sous le bruit d'une détonation, pour rencontrer Vassili, en proie à la colère et au désarroi.

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Crédits : Nicolas Tonev/Europe 1

"Merci au salaud de camarade Poutine pour ce printemps russe", lâche-t-il au micro d'Europe 1. "Les miens ont survécu par miracle. Regardez comme le mur est tombé, leur ange gardien était là !", enchaîne le résident, dans son appartement où "tout est calciné jusqu'au bout". "Regardez, même les carreaux ont fondu. Tout ce que je peux récupérer, c'est de la vaisselle et des casseroles", indique Vassili.

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À la recherche des objets récupérables.
Crédits : Nicolas Tonev/Europe 1

Dans une guerre à la durée inconnue, tout objet a de la valeur

Peu de choses reste à cet habitant de Kiev, mais il les prend. Dans une guerre à la durée inconnue, tout a de la valeur. C'est alors que surgissent des cris venus des reste de fenêtre du 11e étage. "Attention en bas !", prévient une femme. "En bas, envoie", répond un homme. Une détonation pacifique : c'est un gros sac de vêtements qui passe par la fenêtre...

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Crédits : Nicolas Tonev/Europe 1

En retrait, Irina surveille le trésor noirci et miraculeux sauvé du 6e étage de l'immeuble par son fils. "Des sacs d’affaires, une machine à café, un four à micro-ondes... Ça, c’est un robot de cuisine je pense. Vous comprenez bien : tout ce qui reste, on le prend pour avoir moins avoir à acheter et à dépenser par la suite", explique-t-elle à l'envoyé spécial d'Europe 1. Devant l'entrée du bâtiment, une femme donne son appréciation de la situation : "Horreur et cauchemar".