Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 168e jour de l'invasion russe

Dans la nuit de mardi à mercredi, treize civils ont été tués par des bombardements russes tout proche de la centrale nucléaire de Zaporijjia.
Dans la nuit de mardi à mercredi, treize civils ont été tués par des bombardements russes tout proche de la centrale nucléaire de Zaporijjia. © Dimitar DILKOFF / AFP
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avec AFP , modifié à
Au 168e jour de la guerre en Ukraine, dans la nuit de mardi à mercredi, des bombardements ont causé la mort d'au moins 14 personnes dans le centre de l'Ukraine, près de la centrale nucléaire de Zaporijjia. Dans le bassin du Donbass, au moins six personnes ont été tuées et trois autres blessées mercredi dans des frappes russes. Europe 1 fait le point.
L'ESSENTIEL

Au mois 13 civils ont été tués dans la nuit de mardi à mercredi par des bombardements russes dans le centre-est de l'Ukraine, qui ont visé une localité située près de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, dont l'occupation par la Russie inquiète la communauté internationale. Dans le bassin du Donbass, au moins six personnes ont été tuées et trois autres blessées mercredi dans des frappes russes sur la ville de Bakhmout, proche du front de l'est du pays, a annoncé le gouverneur régional.

Les informations à retenir : 

  • 13 civils ukrainiens ont été tués par des bombardements russes dans le centre-est de l'Ukraine
  • Six morts dans des frappes russes dans l'est
  • La situation est de plus en plus compliquée autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, déjà bombardée à deux reprises depuis vendredi
  • Les membres du G7 accusent la Russie de "mettre en danger la région" en occupant la centrale nucléaire de Zaporijjia

"Les commandants russes sont toujours très probablement confrontés aux priorités opérationnelles concurrentes de renforcer leur offensive dans le Donbass et de renforcer leurs défenses face à des contre-attaques ukrainiennes anticipées dans le sud", résume mercredi le ministère britannique de la Défense.

Pour poursuivre son invasion, "la Russie a très certainement constitué une nouvelle formation majeure de forces terrestres, le 3e Corps d'armée", basée dans la région de Nijni-Novgorod, dont une grande partie sera composée de bataillons de "volontaires" attirés par des rémunérations alléchantes, selon le ministère britannique de la Défense.

Inquiétude autour de la centrale de Zaporijjia

Des tirs de lance-roquettes multiples russes Grad ont tué 13 civils dans la nuit de mardi à mercredi dans la région de Dnipro, face à la centrale nucléaire de Zaporijjia, selon les autorités locales. Et dans la région voisine de Zaporijjia le gouverneur ukrainien a fait état d'une frappe russe ayant tué une habitante.

"C'est le contrôle continu de la centrale par la Russie qui met la région en danger", a déclaré le groupe des pays les plus industrialisés (G7) à la suite de bombardements la semaine dernière dans les environs, dont les deux camps se rejettent la responsabilité. Le G7 a exhorté Moscou, qui contrôle le site depuis mars, à le restituer à "son propriétaire souverain légitime, l'Ukraine". Mais mardi soir, l'opérateur ukrainien de la centrale, Energoatom, a accusé les forces russes de préparer le raccordement de la centrale à la Crimée, presqu'île annexée par Moscou en 2014, et ce faisant d'en endommager le réseau électrique.

Des vulnérabilités russes dans le sud

C'est dans cette péninsule, en principe hors de portée des projectiles dont dispose l'Ukraine, que se sont produites mardi des explosions qui ont fait un mort et plusieurs blessés dans un dépôt de munitions sur un aérodrome militaire. L'armée russe a assuré que ces explosions ne résultaient ni de tirs ni de bombardements et l'armée ukrainienne ne les a pas revendiquées, mais les experts évoquaient la possibilité que Kiev ait réussi à obtenir ou développer des missiles de plus longue portée ou encore de lancer une opération de sabotage.

Plus au nord, dans la région de Kherson, première ville d'importance tombée le 3 mars, l'armée ukrainienne a affirmé mercredi avoir frappé un pont sur le Dniepr, le rendant impraticable. S'ajoutant à ceux infligés récemment à d'autres ponts près de Kherson, ces dégâts devraient considérablement compliquer le ravitaillement des troupes russes sur la rive ouest du Dniepr, selon les experts. Dans cette région, l'activité militaire russe s'est limitée mardi au maintien de positions défensives et au pilonnage des positions ukrainiennes, selon l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).

Au moins six morts et trois blessés dans le Donbass

A Donetsk, une des deux régions du bassin houiller du Donbass, plus de 3.000 civils ont été évacués depuis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ordonné le 30 juillet l'évacuation de la population, a annoncé Kiev. Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, plus d'1,3 million de personnes ont été évacuées de la région, qui compte "maintenant une population de 350.000 personnes, dont 50.000 enfants", a précisé la présidence.

Au moins six personnes ont été tuées et trois autres blessées mercredi dans des frappes russes sur la ville de Bakhmout, dans la région de Donetsk, a annoncé le gouverneur régional. "Les Russes ont bombardé la ville au lance-roquettes multiple, touchant un quartier résidentiel. Selon les premières informations, 12 immeubles d'habitation ont été endommagés et quatre sont en feu", a écrit sur Telegram Pavlo Kyrylenko.

"Les forces russes ont mené des attaques terrestres au sud-est de Siversk et autour de Bakhmout", ainsi qu'au nord et au sud-ouest de la ville de Donetsk, près de la frontière avec la région de Zaporijjia, indique l'ISW. "Au cours des 30 derniers jours, l'assaut de la Russie vers Bakhmout a été son meilleur axe de progression dans le Donbass, mais sur cette période elle n'est parvenue à avancer que de 10 km", soulignait mardi le ministère britannique de la Défense.

Dans d'autres secteurs du Donbass, les troupes russes n'ont en 30 jours pas gagné plus de 3 km, "très certainement significativement moins que prévu", ajoutait-il.