UE-Russie : Macron demande à "recadrer" la relation car les sanctions ne sont "plus efficaces"

Pour Emmanuel Macron, "nous sommes à un moment de vérité dans notre relation avec la Russie".
Pour Emmanuel Macron, "nous sommes à un moment de vérité dans notre relation avec la Russie". © Yoan VALAT / POOL / AFP
  • Copié
Europe 1 avec AFP
Interrogé sur les relations avec la Russie, Emmanuel Macron souhaite "recadrer" sa relation avec Moscou. Le président Français veut mettre en place une nouvelle stratégie "à court, moyen et long terme" avec le pays, expliquant que "la politique des sanctions (...) n'est plus une politique efficace".

Le président français Emmanuel Macron a affirmé mardi à Bruxelles que l'UE avait "besoin de recadrer très profondément" sa relation avec Moscou et que "la politique des sanctions" était arrivée à ses "limites", envers la Russie comme envers le Bélarus. Il a estimé qu'il ne fallait plus être "simplement réactif" mais "définir une stratégie de court, moyen et long terme" avec la Russie.

"Efficacité relative" des dernières sanctions

"La politique des sanctions progressives sur des situations gelées n'est plus une politique efficace", a-t-il ajouté lors d'un point de presse après le Conseil européen. Emmanuel Macron était questionné sur l'impact des sanctions européennes adoptées contre le Belarus, après le détournement d'un avion de ligne pour arrêter un opposant, mais aussi de celles prises contre Moscou pour faire libérer l'opposant Alexei Navalny, à ce jour sans résultat.

"Ce que vous dites est très juste, mais vous auriez en tête quel autre type de mesure ?", a rétorqué le président français à un journaliste. "Ce n'est pas évident de dire, qu'est-ce qu'on fait derrière. Dans ces cas-là, on déclenche un conflit armé ?", a-t-il lancé en forme de boutade. Il a cependant reconnu "l'efficacité relative des dispositions que nous avons pu prendre durant ces dernières années".

Un "moment de vérité dans notre relation avec la Russie"

Le Conseil européen a donc demandé à la Commission pour juin un rapport sur la manière de répondre "face aux provocations successives" de la Russie, a-t-il expliqué. Quant aux mesures d'interdiction de l'espace aérien belarusse, adoptées mardi pour faire libérer des opposants, "est-ce que cela sera suffisant ? Je ne sais pas vous le dire aujourd'hui", a-t-il admis.

Mais, a-t-il enchaîné en parlant cette fois de la Russie, "je pense que nous sommes à un moment de vérité dans notre relation avec la Russie, qui doit nous conduire à repenser les termes de la tension qu'on décide d'installer". "Donc ça n'est, à mes yeux qu'une étape", a-t-il conclu à propos des sanctions.