Trump ouvre la voie à la naturalisation de 1,8 million de sans-papiers

Donald Trump va également demander au Congrès 25 milliards de dollars pour le mur frontalier du Mexique.
Donald Trump va également demander au Congrès 25 milliards de dollars pour le mur frontalier du Mexique. © SAUL LOEB / AFP
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avec AFP , modifié à
Le président américain va proposer au Congrès une voie d'accès à la citoyenneté américaine pour 1,8 million de migrants entrés illégalement aux États-Unis.

Le président Donald Trump va proposer au Congrès une voie d'accès à la citoyenneté américaine pour 1,8 million de migrants entrés illégalement aux États-Unis, une concession s'inscrivant dans un renforcement de la lutte contre les clandestins.

Donald Trump va également demander aux élus un financement de 25 milliards de dollars pour la construction d'un mur frontalier avec le Mexique. Ce projet est l'une des promesses de campagne les plus controversées de Donald Trump.

Prêt à naturaliser les "Dreamers" au bout de 10-12 ans. Ce processus de naturalisation, d'une durée de 10 à 12 ans, profitera aux 690.000 "Dreamers" (rêveurs), sans-papiers arrivés enfants aux États-Unis et protégés jusqu'en mars par le décret "Daca" signé par Barack Obama jusqu'en mars, ainsi qu'aux immigrés qui n'ont pas bénéficié de ce programme.

La fin du bras de fer ? Ces annonces jeudi sont les points centraux du projet sur l'immigration, qui sera formellement présenté par la Maison-Blanche la semaine prochaine, et est susceptible, selon elle, d'être accepté par les démocrates comme les républicains, afin de mettre fin à des mois de bras de fer infructueux sur ce sujet sensible.

Des naturalisations contre la construction d'un mur. Le programme Daca, mis en place par Barack Obama, a permis à quelque 690.000 jeunes de travailler et d'étudier en toute légalité. Donald Trump l'a abrogé en septembre jugeant qu'il n'était pas constitutionnel et a donné jusqu'à mars au Congrès pour trouver une solution. Les démocrates ont fait de ce dossier leur priorité absolue. Les républicains sont globalement d'accord pour régulariser les "Dreamers", mais le locataire de la Maison-Blanche exige en échange la garantie financière que le mur anti-clandestins sera bien édifié.

La fin des cartes vertes par loterie. Les nouvelles propositions de la Maison-Blanche pourraient être mal reçues par les plus conservateurs des républicains, même si le président a veillé à y joindre d'autres mesures restreignant l'immigration légale, notamment celle fondée sur le regroupement familial large. Il souhaite désormais limiter ce regroupement au conjoint et aux enfants mineurs. La Maison-Blanche demande également l'abrogation du système de loterie pour l'attribution de cartes vertes qui donnent droit de s'installer aux États-Unis, conformément aux vœux du président de prôner un accès "fondé sur le mérite".

Une entente possible mais encore hypothétique. Le sénateur républicain de Caroline du Nord Thom Tillis a salué jeudi un "plan réaliste", fruit selon lui d'un consensus entre les dirigeants républicains et démocrates. Reste que de nombreux démocrates sont vent debout contre l'idée d'un immense mur symbole pour eux d'une politique xénophobe. Un terrain d'entente ne semble toutefois pas exclu s'il s'agissait de renforcer telle ou telle barrière déjà existante.