Taxation du numérique : Bruno Le Maire appelle les Etats-Unis à "revenir à la raison"

Bruno Le Maire
Bruno Le Maire appelle l'administration Trump à la "sagesse" sur la taxation des produits français. © Ludovic MARIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Lundi matin, Bruno Le Maire a demandé aux États-Unis, qui menacent de prendre des sanctions contre la France en raison de la taxation des géants du numérique, de "revenir à la raison". 

Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a appelé lundi les États-Unis à "revenir à la raison" et à ne pas prendre de sanctions contre la France pour sa taxe sur les géants du numérique, menaçant Washington de "riposte" le cas échéant. "Cette guerre commerciale n'est dans l'intérêt de personne et j'appelle nos amis américains à revenir à la sagesse, à la raison", a affirmé le ministre sur France Inter.

Au dernier jour de consultation aux États-Unis sur d'éventuelles taxes douanières sur des produits français en représailles contre l'impôt français sur le numérique, Bruno Le Maire a lancé un avertissement à Washington. "Si les Américains décident d'aller jusqu'au bout, de mettre des sanctions contre la taxation du digital, alors même qu'ils étaient pour cette taxation (…), dans ce cas-là nous riposterions", a-t-il affirmé, précisant qu'il aurait une conversation téléphonique dans la journée avec son homologue américain Steven Mnuchin.

Une lettre aux États-Unis

Le ministre a d'ailleurs écrit une lettre, dont l'AFP a obtenu une copie, au représentant au Commerce de l'administration Trump, Robert Lighthizer, pour le convaincre de ne pas sanctionner la France. "Je me permets d'insister pour dire que notre taxe n'est pas discriminatoire à l'égard des entreprises américaines", a-t-il écrit, en allusion aux géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon, connus sous l'acronyme GAFA.

L'administration Trump a récemment menacé de surtaxer "jusqu'à 100%" l'équivalent de 2,4 milliards de dollars de produits français. Le représentant américain au commerce (USTR) reçoit jusqu'à lundi soir les commentaires écrits de particuliers et professionnels du secteur, et tiendra mardi une réunion publique, pour examiner les demandes d'exemptions.