Syrie : un an après les combats, Homs est toujours exsangue

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Xavier Yvon avec BG , modifié à
DEVASTEE - 20% seulement des habitants de la vieille ville se sont réinstallés dans leurs appartements qui portent les stigmates des violents combats.

Façades grignotées par les balles et miroirs de snipers. Depuis un an, les miaulements des balles et le fracas des obus ne retentissent plus dans Homs. Si la ville a retrouvé un calme précaire, ses bâtiments témoignent de la violence des combats qui s'y sont déroulés pendant des mois. Dans la troisième ville de Syrie, les immeubles ont été grignotés par les balles et les roquettes. Les miroirs des snipers pour voir derrière les coins de rue sont encore en place.

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Carcasse de bus et trous dans les murs. Dans les murs il y a encore les trous découpés pour pouvoir passer d'un bâtiment à un autre sans être repéré. On déambule dans des rues vides, entre des tas de détritus. 

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D'un bus, il ne reste que le squelette rouillé. Sur le pas d'une porte, une cuisinière renversée à moitié brûlée. 

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Un décor de mort presque abandonné par ses habitants. Non loin de là, sur la façade grise grêlée d'impacts, l'appartement d'Abderramane est facilement repérable. Des parpaings fraîchement posés recouvrent un coin de mur. "Regardez là, près de la fenêtre, c'était un trou de sniper, je l'ai refermé moi-même", raconte ce Syrien qui se réjouit qu'à l'intérieur de son logement, "il n'y ait pas eu de dégâts". Comme beaucoup d'habitants de la ville, il prépare aujourd'hui le retour de sa famille dans ce pâté de maison où l'immeuble voisin n'est plus qu'un amas de béton. Car un an après la bataille, seulement un Homsite sur cinq est revenu dans cette vieille ville figée dans un décor de mort.

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L'Etat islamique à quelques encablures de Homs. Dans les rues, on ne croise guère que quelques gamins aux regards interrogatifs, et puis ce vieil homme qui laisse éclater sa colère. "C'est vous, vous les Occidentaux qui avez donné des armes aux terroristes", crie-t-il. Un discours tenu par le régime et repris par de nombreux Syriens qui n'aspirent plus qu'à la sécurité. Mais la nouvelle stabilité est fragile. Avec la chute de Palmyre, les djihadistes de l'organisation Etat islamique ne sont plus qu'à 40 kilomètres de cette vieille ville qui ressemble à un champ de bataille encore prêt à servir.