Syrie : trêve fragile, 1.000 morts, ce que l’on sait au lendemain du cessez-le-feu à Soueïda
Une semaine après l’offensive sanglante contre la communauté druze dans le sud de la Syrie, un cessez-le-feu a été conclu entre le président intérimaire Ahmed al-Charaa et Benjamin Netanyahou. Officiellement respectée, la trêve masque des tensions persistantes, alors que des ONG accusent le pouvoir syrien de complicité dans les violences.
Après une semaine de massacre de la communauté druze avec plus de 1.000 morts dans le sud de la Syrie, un semblant de calme semble être revenu être revenu dans la région de Souaïda depuis samedi matin.
Le président intérimaire syrien, Ahmed al-Charaa, et puis Benjamin Netanyahou se sont entendus sur un cessez-le-feu. L'arrêt des combats semble pour l'instant être respecté par le pouvoir syrien, mais seulement en façade.
"Une stratégie d'épuration ethnique", selon un chercheur
Le président intérimaire syrien Ahmed al-Charaa s'engage à nouveau à protéger les minorités de son pays comme annoncé lors de sa prise de fonction. Malgré son passé de djihadiste, l'homme est soutenu par les Etats-Unis et bénéficie d'une certaine clémence de la part des Européens.
Une erreur selon Fabrice Balanche, professeur associé et directeur de recherche à l'université de Lyon 2. "La France et l'Europe sont extrêmement silencieux parce que ce qui se produit en Syrie aujourd'hui remet totalement en cause le discours qu'on a eu depuis la chute de Bassar el-Assad. Mais là, il faudrait qu'on se rende compte c'est que ce pouvoir a une stratégie d'épuration ethnique et cherche à installer un régime islamiste en Syrie", affirme-t-il.
Depuis son accession au pouvoir en décembre, Ahmed al-Charaa n'a jamais semblé vouloir empêcher les massacres en Syrie. D'abord de la communauté alaouite en mars, puis cette semaine de la minorité druze.
Plusieurs ONG accusent même le pouvoir syrien d'avoir appuyé les Bédouins dans leur offensive sanglante contre les Druzes. "Un mensonge", répond Ahmed al-Charaa, qui dit seulement avoir déployé ses forces militaires dans la région pour rétablir le calme dès la signature du cessez-le-feu.