Syrie : soupçons d'une attaque chimique à Douma, des cas de suffocations

Douma est la dernière ville de la Ghouta orientale encore tenue par des rebelles. Elle est visée par des bombardements.
Douma est la dernière ville de la Ghouta orientale encore tenue par des rebelles. Elle est visée par des bombardements. © AFP
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avec AFP
Onze cas de suffocation ont été rapportés samedi, après un raid aérien du régime syrien, a annoncé une ONG. Les secouristes dénoncent une possible attaque au gaz de chlore.

Onze cas de suffocation ont été rapportés après un raid aérien du régime syrien sur la dernière poche rebelle de la Ghouta orientale, a annoncé samedi une ONG, les secouristes dénonçant une possible attaque au gaz de chlore. Immédiatement après les accusations des Casques blancs, les secouristes en zone rebelle, les médias d'Etat ont nié toute responsabilité du régime de Bachar al-Assad, dénonçant une "farce" des insurgés en déroute.

Ces accusations interviennent alors que les forces du régime ont repris leurs bombardements sur Douma, la dernière ville de la Ghouta orientale encore tenue par des rebelles, ceux de Jaich al-Islam. "Onze personnes, dont cinq enfants, ont souffert de suffocation, après un raid aérien du régime dans la périphérie nord de Douma", a indiqué le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. Il n'était pas en mesure de déterminer la cause de ces symptômes. "Des cas de suffocation parmi les civils après un raid sur un quartier résidentiel de Douma", ont écrit les Casques blancs sur leur compte Twitter, évoquant l'utilisation "du gaz de chlore toxique".

Les symptômes d'une exposition "au gaz de chlore". La Syrian American Medical Society (SAMS), une ONG apportant un soutien logistique aux établissements médicaux de la Ghouta, a également apporté un témoignage similaire. Un médecin à Douma a traité "un certain nombre de patients présentant les symptômes d'une exposition au gaz de chlore", a indiqué Mohamed Kattoub, un responsable de SAMS.

Le régime syrien pointé du doigt. Citée par l'agence Sana, une "source officielle" a rapidement réfuté toute responsabilité du régime, dénonçant une "farce". "L'armée, qui progresse rapidement et avec détermination, n'a pas besoin d'utiliser une quelconque substance chimique", a-t-elle affirmé, en référence à l'offensive lancée le 18 février par les forces gouvernementales qui ont déjà reconquis 95% des territoires insurgés dans la Ghouta. Le régime syrien, qui a plusieurs fois démenti avoir recours aux armes chimiques, a été pointé du doigt ces derniers mois pour des attaques présumées au gaz de chlore, notamment dans la Ghouta. Ces accusations, "irréalistes" selon Bachar al-Assad, ont provoqué un tollé sur la scène internationale, Washington et Paris brandissant la menace de frappes en Syrie.

50 civils tués depuis vendredi. Début mars, au moins 60 cas de suffocation avaient été rapportés par l'OSDH dans la Ghouta, le personnel médical évoquant une possible attaque au gaz de chlore. Depuis vendredi et la reprise des bombardements du régime sur Douma, près de 50 civils ont été tués dans les raids aériens, selon l'OSDH.