Armes chimiques en Syrie : à ce stade la ligne rouge fixée par Paris n'est pas franchie

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Pour la France, qui soupçonne tout comme les Etats-Unis le régime syrien d'utilisation d'armes chimiques, les preuves ne sont pas encore réunies. © LUDOVIC MARIN / AFP
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avec AFP , modifié à
"On a des indications possibles d'utilisation du chlore mais nous n'avons pas de confirmation absolue", a indiqué vendredi la ministre des Armées. 

La ministre française des Armées Florence Parly a estimé vendredi qu'en l'absence de "certitudes" sur des attaques chimiques présumées en Syrie, la ligne rouge fixée par le président Emmanuel Macron pour une éventuelle riposte française n'était pour l'heure pas franchie.

"Pas de certitude". "Pour l'instant faute de certitude sur ce qu'il s'est passé, sur les conséquences de ce qu'il s'est passé, on ne peut pas dire que nous en sommes là où vous le dites", a-t-elle répondu sur la radio France Inter alors qu'elle était interrogée sur la ligne rouge fixée par le chef de l'Etat. Recevant son homologue russe Vladimir Poutine le 29 mai 2017 à Versailles, Emmanuel Macron avait déclaré que "toute utilisation d'armes chimiques" en Syrie donnerait lieu à une "riposte immédiate" de la France. "J'ai indiqué qu'une ligne rouge très claire existe de notre côté : l'utilisation d'une arme chimique par qui que ce soit", qui fera "l'objet de représailles et d'une riposte immédiate de la part des Français", avait-il dit.

"Travail de confirmation" en cours. Selon Washington, au moins six attaques au chlore ont été recensées depuis le début janvier dans des zones rebelles, où des dizaines de cas de blessés par suffocation ont été rapportés. Le gouvernement syrien a démenti fin janvier avoir utilisé des armes chimiques, et Moscou, allié de Damas, a dénoncé de son côté une "campagne de propagande", soulignant que "les auteurs ne sont pas identifiés". Pour la France, qui soupçonne tout comme les Etats-Unis le régime syrien, les preuves ne sont pas encore réunies sur la nature et l'origine des attaques. "On a des indications possibles d'utilisation du chlore mais nous n'avons pas de confirmation absolue. C'est donc ce travail de confirmation que nous sommes en train de faire, avec d'autres, parce qu'évidemment il faut que les faits soient établis", a souligné la ministre des Armées.

Le Drian prudent aussi. Mercredi, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait déclaré que "tout" indique que les forces du président Bachar al-Assad se livrent "en ce moment" à des attaques au chlore mais s'il était aussi montré prudent "tant que ce n'est pas complètement documenté".