Syrie : l'évacuation de 3.000 Syriens bloquée en route

bus d'évacuation en Syrie crédit : ZEIN AL RIFAI / AFP - 1280
Les deux convois de bus sont à l'arrêt © ZEIN AL RIFAI / AFP
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avec AFP , modifié à
Les deux convois d'une soixantaine de bus transportant des civils et des combattants sont à l'arrêt, en attendant la libération de prisonniers détenus par le régime.

Plus de 3.000 Syriens évacués de localités assiégées étaient bloqués jeudi près d'Alep, où la poursuite de l'opération d'évacuation est suspendue à la libération de prisonniers par le régime, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

Une évacuation de civils et des combattants. Mercredi, 3.000 personnes avaient été évacuées des localités loyalistes de Foua et Kafraya, assiégées depuis deux ans par les rebelles dans la province d'Idleb (nord-ouest). Parallèlement, en vertu d'un accord entre le gouvernement et des représentants de l'opposition, 300 personnes, dont une majorité de combattants, avaient quitté les localités rebelles de Zabadani, Serghaya et Jabal Charqi, dans la province de Damas, selon l'OSDH.

Deux convois à l'arrêt. Les deux convois, d'une soixantaine de bus au total, étaient immobilisés jeudi. Les cars des habitants et combattants de Foua et Kafraya stationnaient à Rachidine, une banlieue rebelle de la métropole d'Alep (nord), utilisée comme zone de transit. Les bus du deuxième convoi étaient à l'arrêt dans la zone de Ramoussa, contrôlée par le gouvernement, au sud d'Alep.

"Le départ des bus est conditionné par la libération de prisonniers dans les geôles du régime", a expliqué l'Observatoire. "Les bus ne bougeront pas avant la libération de 750 prisonniers détenus dans les prisons du régime et leur arrivée dans des secteurs rebelles", a ajouté l'OSDH. 

La libération de détenus par le régime. L'accord conclu par les deux parties adverses évoque la libération de 1.500 détenus dans les prisons du régime parallèlement aux deux phases d'évacuation, selon l'OSDH. Une deuxième phase de l'accord doit intervenir en juin, selon les termes de l'accord, qui prévoit l'évacuation totale de 30.000 personnes.

Samedi, la première opération avait tourné au carnage lorsqu'un véhicule piégé avait explosé devant des bus sortis de Foua et Kafraya, faisant au moins 126 morts dont 68 enfants, selon l'OSDH. Le régime a accusé les rebelles, qui ont rejeté toute responsabilité et condamné l'attentat, toujours pas revendiqué. La destination finale des habitants de localités rebelles, selon le même accord, est la province d'Idleb (nord-ouest), contrôlée par insurgés et djihadistes. Ceux de Foua et Kafraya transitent par Alep, avant de se répartir dans les provinces de Damas et de Lattaquié (ouest).