Syrie - La Ghouta orientale sous les bombes : "Le quotidien des enfants, c'est vivre dans la peur"

"Les gens sont apeurés, ils ne croient plus à rien, ils se cachent dans les sous-sols", rapporte mercredi Ahmad Darkazanli, porte parole d'action pour la Syrie.
"Les gens sont apeurés, ils ne croient plus à rien, ils se cachent dans les sous-sols", rapporte mercredi Ahmad Darkazanli, porte parole d'action pour la Syrie. © UOSSM union des organisations de secours et soins médicaux
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Martin Feneau et Marie-Jeanne Delepaul, édité par C. O. , modifié à
En 48 heures, 250 personnes ont été tuées en Ghouta orientale en Syrie par des bombardements des forces pro-gouvernementales syriennes.

250 civils dont près de 60 enfants ont été tués depuis dimanche dans les bombardements sur la Ghouta orientale, fief rebelle assiégé par le régime de Bachar al Assad depuis 2013. Washington se dit "très préoccupée", Paris craint un "cataclysme humanitaire". Mardi l’Unicef a publié un communiqué vide pour exprimer sa colère face aux bombardements. "En trois heures, il y a eu 55 missiles tombés sur la ville dans laquelle il n'y a pas d'hommes armés. Il n'y a que des civils. Ce sont eux et surtout les enfants qui payent parmi les victimes", rapporte mercredi sur Europe 1 Ahmad Darkazanli, porte-parole d'Action pour la Syrie, en contact avec de Syriens sur place.

"On ne peut pas évacuer les gens". "Certains meurent aussi de blessures bénignes car il n'y a pas d'hôpitaux, on ne peut pas évacuer les blessés. Les gens sont apeurés, ils ne croient plus à rien. Ils se cachent dans les sous-sols mais malheureusement des armes sont utilisées pour perforer les abris. Il y a une volonté manifeste de tuer le maximum de gens", assure-t-il.

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(Crédit : UOSSM union des organisations de secours et soins médicaux )

"Les conditions deviennent atroces". "Le quotidien des enfants, c'est vivre dans la peur", confirme Bastien Vignaud, coordinateur des urgences pour la Syrie à l’Unicef, joint par Europe 1. "Il y a une centaine de personnes qui attendent d'être évacués pour des raisons médicales graves et cela ne se passe pas depuis six mois ou au goutte à goutte car nous n'avons pas les autorisations".

En plus des bombardements, la population souffre de la faim. "Les prix du pain ou d'un panier coûte cinq à six fois plus qu'en dehors de Ghouta. Il n'y a plus d'essence", déplore-t-il. "Les conditions deviennent atroces et on est extrêmement préoccupés de ce qui pourrait se passer dans le futur".

Que se passe-t-il dans la Ghouta orientale en Syrie ? On vous explique en 1 minute :