Syrie : 30 civils tués dans des raids aériens sur le fief rebelle de la Ghouta

Ghouta crédit : ABDULMONAM EASSA / AFP - 1280
Des bombardements syriens ont fait de nouveaux morts samedi dans la Ghouta (image d'archives). © ABDULMONAM EASSA / AFP
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avec AFP , modifié à
De nouveaux raids aériens se sont abattus sur la Ghouta orientale samedi matin, faisant au moins 30 morts parmi les civils. Les habitants d'Afrine continuent de fuir la ville, elle aussi bombardée.

Au moins 30 civils ont été tués samedi matin dans des raids aériens sur la localité de Zamalka, dans l'enclave rebelle de la Ghouta orientale, cible d'une offensive dévastatrice du régime de Bachar al-Assad, a rapporté une ONG.

Une offensive syrienne ou russe. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) n'était pas en mesure de déterminer si ces raids avaient été menés par l'aviation du régime ou celle de son allié russe, alors que l'offensive du pouvoir de Damas lui a permis de reconquérir 70% du dernier bastion insurgé aux portes de la capitale.

Le régime de Bachar al-Assad mène depuis le 18 février une offensive d'une rare violence contre le dernier fief rebelle aux portes de Damas, et les bombardements quotidiens dans le secteur ont tué au moins 1.394 civils, dont 271 enfants, selon l'OSDH. Après sa progression, son opération militaire lui a permis de diviser en trois secteurs isolés les territoires encore tenus par les insurgés.

Des civils pris pour cibles. Les raids aériens de samedi ont visé la localité de Zamalka, située dans la poche sud de l'enclave, tenue par le puissant groupe rebelle islamiste Faylaq al-Rahmane, selon l'OSDH. "Les avions militaires ont visé les civils à Zamalka alors qu'ils s'apprêtaient à quitter la poche rebelle", a affirmé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Un exode massif. Ce secteur connaît en effet un exode massif de civils depuis près de trois jours. Plus de 40.000 civils ont ainsi fui depuis jeudi les combats et les bombardements, n'ayant d'autres choix que de rejoindre les territoires tenus par le régime, malgré la crainte de représailles chez certains d'entre eux, selon l'OSDH. Pour la seule matinée de samedi, "près de 10.000 civils ont quitté l'enclave rebelle, pour rejoindre des territoires tenus par le régime" près de Damas, a précisé le directeur de l'OSDH.

Plus de 200.000 civils ont fui Afrine depuis mercredi soir 

De violents combats aux portes de la ville. Des milliers d'habitants ont fui la ville d'Afrine depuis mercredi soir pour échapper à l'offensive des forces turques contre une milice kurde dans cette région du nord-ouest de la Syrie, a rapporté samedi matin l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Il y a eu toute la nuit des combats violents à la périphérie nord de la ville, les forces turques et leurs supplétifs syriens essayant de pénétrer dans la cité", a précisé l'OSDH.

L'étau se resserre sur la ville d'Afrine, où vivaient quelque 350.000 personnes. La ville d'Afrine est quasi-encerclée, à l'exception d'un couloir qui permet aux habitants de quitter la cité par le sud, vers des territoires contrôlés par les Kurdes syriens ou par le régime de Bachar al-Assad. Depuis plus de deux jours, les plus de 200.000 civils "ont fui par ce couloir-sud", a précisé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.