Sexisme : un prix Nobel poussé à la démission

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Le prix Nobel de médecine Tim Hunt en Hongrie en 2012 © AFP/CSABA SEGESVARI
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Tim Hunt, prix Nobel de médecine, a dit sa difficulté à travailler avec le sexe opposé. Après des remarques sexistes, il a été poussé à la démission mercredi.

On peut être un brillant biochimiste et tenir des propos sexistes. Tim Hunt, prix Nobel de médecine en 2001, a été forcé à la démission  mercredi après avoir regretté que les femmes puissent travailler avec des hommes dans des laboratoires de recherche. "Laissez-moi vous dire quel est mon problème avec les filles", a-t-il dit franchement à la Conférence mondiale des journalistes scientifiques à Séoul, en Corée du Sud. "Trois choses arrivent lorsqu'elles sont dans des labos : vous tombez amoureux d'elles, elles tombent amoureuses de vous et elles pleurent quand vous les critiquez", a lâché Tim Hunt. Comble du bon goût, le prix Nobel a tenu ces propos lors d'un repas parrainé par d'éminentes femmes scientifiques et ingénieures.

Poussé à la démission. Le prix Nobel de médecine de 72 ans a forcé la Royal society of London, l'équivalent de l'Académie des sciences, à produire un communiqué pour rappeler l'importance des femmes dans la science. L'University College of London a annoncé la démission du prix Nobel, qui y était professeur honoraire, "après les propos qu'il a tenus sur les femmes dans la science à la Conférence mondiale des journalistes scientifiques le 9 juin". Dans le communiqué, l'UCL rappelait avoir été "la première université d'Angleterre à avoir admis des femmes en tant qu'étudiantes au même titre que les hommes". L'université ajoutait "croire que cette sortie est incompatible avec notre engagement pour l'égalité des genres". Au cours de sa prise de parole, Tim Hunt avait assuré ne "pas vouloir se mettre en travers du chemin des femmes".

"Je voulais être honnête". Tim Hunt, lui, a clarifié ses propos : "Je pensais ce que j'ai dit sur le fait d'avoir des problèmes avec les filles", a-t-il déclaré à la BBC, précisant que les relations amoureuses entre des collègues "perturbent la science parce que les gens sont sur un pied d'égalité dans un laboratoire". Il a cependant présenté ses excuses, indiquant n'avoir pas eu l'intention d'offenser qui que ce soit : "Je voulais juste être honnête",a-t-il ajouté.