Sergeï Skripal, l'ex-espion russe empoisonné, est sorti de l'hôpital

Ioulia Skripal est sortie de l'hôpital le 11 avril tandis que le policier Nick Bailey, le premier à leur avoir porté secours, est sorti dès le 22 mars.
Ioulia Skripal est sortie de l'hôpital le 11 avril tandis que le policier Nick Bailey, le premier à leur avoir porté secours, est sorti dès le 22 mars. © @ Capture d'écran Twitter/@Hispantv
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
Son empoisonnement avait provoqué une véritable crise diplomatique entre Londres et Moscou. L'ex-espion russe Sergeï Skripal est sorti de l'hôpital où il était soigné depuis le 4 mars.

L'ex-espion russe Sergeï Skripal, empoisonné à l'agent innervant, est sorti de l'hôpital de Salisbury, dans le sud-ouest de l'Angleterre, où il était soigné depuis le 4 mars, a annoncé vendredi le service de santé public NHS England.

"C'est une nouvelle fantastique que Sergeï Skripal se sente assez bien pour quitter l'hôpital de Salisbury", a déclaré la directrice de l'hôpital Cara Charles-Barks, citée dans un communiqué. L'empoisonnement de Sergeï Skripal et sa fille a provoqué une crise diplomatique entre Londres et ses alliés occidentaux et la Russie, accusée d'en être responsable. "Nous avons traversé des moments difficiles avec cet incident, les patients, notre personnel et les habitants de Salisbury", a souligné Cara Charles-Barks, se réjouissant que les trois personnes contaminées aient pu toutes quitter l'hôpital.

Retrouvés inconscientsIoulia Skripal est sortie de l'hôpital le 11 avril tandis que le policier Nick Bailey, le premier à leur avoir porté secours, et qui avait également été victime de l'agent innervant, est sorti dès le 22 mars. Ancien colonel du service de renseignement de l'armée russe, Sergueï Skripal avait été accusé de "haute trahison" pour avoir vendu des informations au renseignement britannique, et condamné en 2006 à 13 ans de prison. En 2010, il avait fait l'objet d'un échange de prisonniers entre Moscou, Londres et Washington, et s'était installé en Angleterre.

Soigner les victimes : un "défi énorme et sans précédent". Londres accuse la Russie de les avoir empoisonnés avec un agent neurotoxique de conception soviétique appelé Novitchok, ce que Moscou a fermement démenti. Le 12 avril, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) avait confirmé l'analyse britannique sur l'identité du poison utilisé, précisant que la substance chimique était d'une "grande pureté". Pour l'équipe médicale, soigner les trois victimes de l'empoisonnement a représenté un "défi énorme et sans précédent", a déclaré dans le communiqué du NHS England la directrice des soins infirmiers, Lorna Wilkinson. Le rétablissement de Sergueï Skripal se déroulera "désormais loin de l'hôpital", dans un lieu non précisé.

Enquête "complexe". À sa sortie de l'hôpital, Ioulia Skripal avait décliné l'aide consulaire russe, selon la police britannique. Selon les médias britanniques, elle avait été emmenée en lieu sûr par les autorités britanniques. Cela avait provoqué l'ire de l'ambassade russe, qui avait estimé sur Twitter qu'elle était "retenue en otage". "Dans l'intérêt de la sécurité de Sergueï et de Ioulia, nous ne parlerons d'aucun des dispositifs de protection ou de sécurité en place", indique Scotland Yard dans un communiqué diffusé vendredi. La police souligne par ailleurs qu' "il s'agit d'une enquête complexe et les détectives continuent de rassembler toutes les preuves pour établir les faits et les circonstances de cette horrible attaque".