Royaume-Uni : pourquoi les jeunes britanniques fuient leur pays
Les flux migratoires diminuent au Royaume-Uni, pour le plus grand plaisir du parti travailliste. Mais en réalité, le Royaume-Uni fait face à une hausse continue des départs depuis 2020. Les Britanniques de moins de 35 ans sont ceux qui quittent le plus le pays.
L'annonce satisfait le gouvernement travailliste. L'Office National des Statistiques (ONS) britannique a annoncé que l'immigration nette (comprenant les arrivées et les départs du pays) a diminué de près de 69% sur la période juin 2024-juin 2025, comparé à la même période l'année précédente.
Ainsi, le solde migratoire atteint cette année 204.000 personnes supplémentaires sur le territoire britannique, contre près de 944.000 en mars 2023, le plus haut chiffre jamais enregistré. Mais dans le détail, ce résultat cache un tableau qui devrait inquiéter les instances anglaises : le nombre de départs de Britanniques du pays et notamment des plus jeunes.
Les moins de 35 ans toujours plus nombreux à partir
Car en réalité, près de 898.000 personnes sont arrivées au Royaume-Uni entre juillet 2024 et juin 2025, soit une baisse de 31% par rapport à la précédente période. Mais ce chiffre est contrebalancé par des départs toujours plus nombreux. Ainsi, près 693.000 personnes (Britanniques et non-Britanniques mais résidant sur place) ont quitté le pays, soit une augmentation de 7% par rapport à juillet 2023-juin 2024.
Parmi eux, 252.000 personnes nées dans le pays ont pris un billet sans retour, des chiffres similaires au départ de personnes européennes résidants outre-Manche. Les jeunes, âgés de moins de 35 ans, sont ceux qui partent le plus et comptent pour près de deux tiers des départs.
Des conditions de vie dégradées qui poussent au départ
Le phénomène prend de l'ampleur. En 2015, seulement 154.000 Britanniques avaient quitté le territoire, presque deux fois moins qu'aujourd'hui, souligne l'Office National des Statistiques locale. Selon une étude de décembre 2024, près de trois quart des jeunes anglais âgés de 18 à 30 ans sont tentés à l'idée de vivre à plus ou moins long terme à l'étranger. Parmi les raisons invoquées : 63% estiment que leur niveau de vie est pire que celui de leur parents et 55% pointent du doigt des salaires trop bas sur le marché du travail.
Le sondage souligne que les destinations les plus prisées sont l'Australie (24%), les USA (23%), le Canada (22%) et l'Italie (22%), un pays qui attire de plus en plus la finance londonienne. La France, elle, séduit surtout les femmes anglaises, qui sont près de 17% à se voir s'installer dans l'Hexagone.