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Sans soutien international à Haïti, les gangs pourraient s'emparer de toute la capitale selon l'ONU

Europe 1 avec l'AFP . 1 min
En Haïti, les gangs ont pris le contrôle de l'île et font vivre un enfer à la population.
En Haïti, les gangs ont pris le contrôle de l'île et font vivre un enfer à la population. © CLARENS SIFFROY / AFP

En proie à la violence des gangs depuis juillet 2021, année de l'assassinat de feu le président Jovenel Moïse, Haïti ne semble pas pouvoir contrôler la gangrène que représente les groupes armées. Selon l'ONU, la capitale pourrait définitivement tomber aux mains des gangs sans intervention extérieure.

Tout nouveau retard du déploiement de la mission internationale de soutien à la police haïtienne pourrait permettre aux gangs de "s'emparer" de la totalité de la capitale, s'est alarmé le secrétaire général de l'ONU dans un rapport publié mercredi 22 janvier.

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La mission internationale d'appui à la sécurité "limitée"

"Le temps presse. Tout retard supplémentaire ou toute lacune opérationnelle dans l'apport d'un soutien international à la police nationale fait courir le risque d'un effondrement catastrophique des institutions nationales de sécurité. Les gangs pourraient ainsi s'emparer de l'ensemble de la zone métropolitaine (de Port-au-Prince), ce qui entraînerait l'effondrement complet de l'autorité de l'Etat", écrit Antonio Guterres.

La mission "n'est toujours pas déployée à pleine capacité. Sa capacité opérationnelle d'appui à la police nationale est donc limitée", a-t-il déploré, appelant à la renforcer "immédiatement", en personnel, en matériel et en financement.

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Le Conseil de sécurité de l'ONU avait donné son feu vert en octobre 2023 à une mission internationale d'appui à la sécurité (MMAS) menée par le Kenya pour aider la police dépassée par la violence des gangs.

Mais depuis, seulement quelque 800 policiers ont été déployés, sur les 2.500 espérés, et les violences des gangs qui contrôlent déjà selon l'ONU 85% de la capitale, ne semblent pas avoir faibli depuis l'arrivée des premiers hommes l'été dernier.

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Selon le Haut commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme, au moins 5.601 personnes ont été tuées dans le pays pauvre des Caraïbes l'an dernier, soit 1.000 de plus qu'en 2023. Antonio Guterres déplore d'autre part dans son rapport les "ratés du processus politique", qui ont "contribué à créer un climat ayant rendu possibles ces atrocités".

"Il est possible que le pays ne parvienne pas à prendre les mesures prévues dans l'accord de gouvernance convenu le 11 mars 2024. En d'autres termes, l'objectif de rétablir les institutions démocratiques d'ici à février 2026 est compromis", a-t-il estimé. Sous pression d'attaques concertées des gangs, l'ancien Premier ministre Ariel Henry avait démission en mars 2024, laissant la place à des autorités de transition.