Samuel Paty, Bataclan et terrasses… Le président syrien reçu à l’Élysée a-t-il du sang français sur les mains ?
Emmanuel Macron reçoit aujourd'hui le nouveau président par intérim, Ahmed al-Charaa, à la tête de la Syrie depuis la chute du régime de Bachar al-Assad. Une visite qui suscite de nombreuses réactions, en raison, notamment, du passé de djihadiste d'al-Charaa et de l'implication de ses hommes du HTC dans des attentats, y compris sur le sol français.
C'est une visite qui fait polémique. Ce mercredi, le président de la République, Emmanuel Macron, va recevoir le président syrien par intérim, Ahmed al-Charaa, à l'Élysée. Une présence en France qui fait réagir à cause du passé de djihadiste d'al-Charaa et de son implication dans des attentats, y compris en France.
Le nouvel homme fort de la Syrie a créé le Front Al-Nosra sur ordre du chef de Daech
À commencer par l'assassinat de Samuel Paty. Selon l'enquêteur judiciaire, l'auteur, Abdoullak Anzorov, était en lien avec un militant de l'organisation islamique conduite par al-Charaa, le HTC. C'est d'ailleurs à un membre de ce groupe que le jeune tchétchène a envoyé le jour du crime une photo de la tête décapitée du professeur, avant d'être tué par les policiers.
Quelques années auparavant, le nouvel homme fort de la Syrie a créé le Front Al-Nosra, sur ordre d'Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de Daech. Avant de faire plus tard allégeance à Ayman al-Zawahiri, le leader d'Al-Qaïda. Entre temps, en 2013, une vingtaine d'occidentaux sont enlevés lors de la guerre de Syrie par la brigade des volontaires.
Cette unité militaire est composée de djihadistes étrangers. Parmi eux, Abdelhamid Abaoud, surnommé le "Boucher de Raqqa", devenu depuis le logisticien des attentats du 13-Novembre. Un autre djihadiste fait partie de cette équipe de combattants : Najim Laachraoui, l'un des kamikazes de l'attentat de l'aéroport de Bruxelles en 2016. Cette brigade est alors placée sous l'autorité directe du Front al-Nosra, dirigé à l'époque par le nouveau président syrien.
"On peut aisément impliquer Abou Mohammed al-Joulani, le nouveau chef de l’État syrien dans le rapt d’au moins quatre otages occidentaux dont trois trouveront la mort", selon Sacha Belissa, expert au centre d’analyse du terrorisme (CAT) qui a été le premier dans Le Figaro à documenter l’implication du nouveau chef de l’État syrien.