Russie : plus de 1.300 arrestations dans des manifestations anti-mobilisation, selon une ONG

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Plus de 300 arrestations ont eu lieu en Russie dans des manifestations anti-mobilisation. © Alexander NEMENOV / AFP
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avec AFP , modifié à
Après l'annonce par Vladimir Poutine d'une "mobilisation partielle" dans la guerre en Ukraine, au moins 1.332 personnes ont été arrêtées mercredi en Russie lors de manifestations improvisées. Selon une organisation spécialisée dans le décompte des arrestations, les mobilisations ont eu lieu dans au moins 38 villes du pays.

Au moins 1.332 personnes ont été arrêtées mercredi en Russie lors de manifestations improvisées contre la mobilisation partielle pour l'offensive en Ukraine, annoncée dans la matinée par le président Vladimir Poutine, selon une ONG. Selon OVD-Info, organisation spécialisée dans le décompte des arrestations, les mobilisations ont eu lieu dans au moins 38 villes du pays.

"Non à la guerre" scandé par les manifestants

Les journalistes de l'AFP à Moscou on vu au moins 50 interpellations sur l'une des artères centrales de la capitale. À Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie, un bus entier d'arrêtés a été emmené par la police dans le centre. Les manifestants scandaient "Non à la guerre !" et "Pas de mobilisation !".

"Tout le monde a peur. Je suis pour la paix et je ne veux pas avoir à tirer. Mais c'est très dangereux de sortir maintenant, sinon il y aurait eu beaucoup plus de gens", a expliqué un manifestant à Saint-Pétersbourg, Vassili Fedorov, étudiant qui arbore un emblème pacifiste sur sa poitrine.

"Pourquoi servez-vous Poutine ?"

Alexeï Zavarki, 60 ans, regrette lui la réponse policière immédiate aux rassemblement. "Je suis venu participer, mais il semblent qu'ils ont déjà embarqué tout le monde", dit-il, avant d'ajouter : "Je ne sais pas où nous allons, ce régime a signé son arrêt de mort, détruit la jeunesse". "Pourquoi servez-vous Poutine? Un homme assis sur son trône depuis vingt ans !", crie un autre manifestant en direction de la police. Alina Skvortsova, 20 ans, espère elle que les Russes commencent à "comprendre" la nature de l'offensive du Kremlin en Ukraine. "Dès qu'ils auront vraiment compris, ils sortiront dans la rue, malgré la peur".

"J'ai peur pour moi, pour mon frère, qui a 25 ans et qui a fait son service militaire. Il peut être appelé", explique Oksana Sidorenko, étudiante. "Pourquoi mon avenir est-il décidé à ma place ?" Dans une adresse à la nation mercredi matin, Vladimir Poutine a décrété une mobilisation partielle des réservistes russes pour l'offensive en Ukraine et assuré qu'il était prêt à utiliser "tous les moyens" dans son arsenal face à l'Occident.

Le ministère russe de l'Intérieur, cité par l'agence Interfax, a affirmé dans la soirée avoir réprimé "des tentatives d'organiser des rassemblements non-autorisés". "Toutes ont été stoppées et les personnes qui ont commis ces violations ont été arrêtés et emmenés dans les unités de police territoriales pour enquête et poursuites judiciaires", a-t-il dit. Dans une adresse à la nation mercredi matin, Vladimir Poutine a décrété une mobilisation partielle des réservistes russes pour l'offensive en Ukraine et assuré qu'il était prêt à utiliser "tous les moyens" dans son arsenal face à l'Occident.