Alexeï Navalny, l'un des principaux opposants russes, a été "empoisonné", selon son avocate.
  • Copié
, modifié à
La correspondante russe du site "MBK.media" , Zoia Svetova, revient pour Europe 1 sur les manifestations qui ont agité la Russie ce week-end, et sur l'empoisonnement présumé d'Alexeï Navalny, l'un des principaux opposants russes.
INTERVIEW

Sa médecin l'avait fortement sous-entendu lundi matin, son avocate l'a affirmé dans la journée : Alexeï Navalny, l'un des principaux opposants russes, a été "empoisonné", selon son conseil Olga Mikhaïlova. Invitée lundi soir d'Europe 1, Zoia Svetova, journaliste et grande voix des droits de l'homme en Russie, revient sur cette affaire et sur les manifestations qui ont agité la Russie ce week-end.

"J'ai entendu dans les informations russes qu'Alexeï Navalny a été transporté de l'hôpital au bureau de Police où il doit passer 30 jours incarcéré et nous sommes très inquiets", indique la journaliste, correspondante russe du site "MBK.media". Selon elle, les médecins personnels de Navalny vont désormais faire analyser ses vêtements dans un pays occidental.

"Les médecins officiels disaient que c'était une sorte d'allergie normale et qu'il n'y avait aucun danger, tandis que les médecins qui avaient surveillé Navalny pendant quelques années sont très inquiets. Ils affirment qu'il peut s'agir d'une intoxication par empoisonnement chimique. Ils ont pris ses vêtements et un drap dans lequel il dormait au bureau de police, pour les faire analyser par des médecins indépendants dans un pays occidental."

1.400 arrestations à Moscou samedi

Samedi 27 juillet, les opposants au pouvoir se sont rassemblés devant la mairie de Moscou pour réclamer des élections libres, avant d'être embarqués par la police. Les autorités russes ont arrêté près de 1.400 personnes qui participaient à un rassemblement non autorisé, selon les chiffres du mouvement OVD-Info, qui répertorie les arrestations politiques.

Zoia Svetova explique l'origine de ces manifestations : "17 candidats de l'opposition voulaient se présenter pour être élus au Parlement de Moscou mais le camps de Poutine avait très peur qu'ils gagnent ces élections. Ils n'ont pas pu s'enregistrer et être candidats à ces élections et c'est pour cela que des milliers de personnes se sont mobilisées."

La correspondante russe rapporte que "les répressions policières sont très violentes mais que les gens n'ont pas peur." Elle ajoute que "près de 250 personnes vont devoir se présenter au tribunal pour payer des amendes ou être incarcérés 10 jours dans des bureaux de police."