Russie : l'une des rares figures de l'opposition arrêtée pour avoir appelé à une trêve en Ukraine
Lev Chlosberg, homme politique russe, a été arrêté pour avoir appelé à un cessez-le-feu en Ukraine. Accusé de récidive pour “discrédit de l’armée”, ce rare opposant à Vladimir Poutine risque cinq ans de prison. Son arrestation illustre la répression accrue du Kremlin contre toute voix dissidente depuis 2022.
L'homme politique Lev Chlosberg, une des rares figures de l'opposition encore en Russie, a été arrêté mardi et accusé d'avoir "discrédité l'armée" en appelant à un cessez-le-feu en Ukraine, a annoncé son parti.
Lev Chlosberg est détenu dans une prison à Pskov, une ville de l'ouest de la Russie, a écrit sur Telegram le parti Iabloko. Une audience doit avoir lieu mercredi sur son possible placement en détention provisoire avant un procès, a ajouté cette source.
Lev Chlosberg, âgé de 61 ans, est l'un des rares opposants s'étant exprimé publiquement contre le conflit en Ukraine tout en restant en Russie.
Plus tôt mardi, le parti Iabloko avait annoncé qu'une procédure pénale avait été ouverte contre lui pour "discrédit de l'armée", un article de loi souvent utilisé contre ceux qui s'opposent à l'assaut russe en Ukraine.
Selon Iabloko, il est poursuivi sur la base d'une vidéo, publiée en janvier sur un réseau social russe, dans laquelle M. Chlosberg "avait défendu la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat" en Ukraine.
Accusé de "discrédit de l'armée" avec récidive, car il avait déjà reçu auparavant deux amendes pour la même accusation, il encourt cinq ans d'emprisonnement. Une perquisition a eu lieu à son domicile avant son arrestation, précise Iabloko.
Après plus de trois ans de combats, Kiev et les Occidentaux réclament une trêve inconditionnelle, ce que la Russie refuse.
La majorité des opposants russes de renom est en détention, en exil ou décédée, comme Alexeï Navalny, retrouvé mort dans des circonstances troubles dans une prison de l'Arctique russe, en février 2024.
Lev Chlosberg, membre de longue date du parti libéral Iabloko et ancien élu du Parlement de la région Pskov, a été visé par d'autres procédures pénales.
En octobre 2024, il avait notamment été accusé de n'avoir pas respecté les lourdes contraintes administratives liées à son statut d'"agent de l'étranger", label utilisé pour museler les critiques du Kremlin.
Le régime russe ne tolère aucune voix dissidente, une répression encore exacerbée depuis le début de l'offensive à grande échelle contre l'Ukraine en février 2022.
Lev Chlosberg a été critiqué par d'autres figures de l'opposition pour certaines de ses déclarations sur le conflit en Ukraine. Il s'est notamment opposé aux attaques ukrainiennes de représailles sur le territoire russe.
