Prix Pulitzer pour deux enquêtes journalistiques embarrassantes pour Donald Trump

Trois journalistes du "New York Times", ont été récompensés par un prix Pulitzer pour leur enquête sur les débuts de Donald Trump.
Trois journalistes du "New York Times", ont été récompensés par un prix Pulitzer pour leur enquête sur les débuts de Donald Trump. © SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP
Le jury de la prestigieuse récompense de journalisme, le prix Pulitzer, a récompensé deux enquêtes mettant en cause Donald Trump. L'une sur les affirmations du président américain de s'être fait tout seul et l'autre sur ses liaisons supposées. 

La cuvée 2019 du prestigieux prix Pulitzer a pris lundi une tonalité résolument militante avec deux enquêtes journalistiques sur Donald Trump, toutes deux défavorables au président, et une récompense pour les deux reporters de l'agence Reuters emprisonnés en Birmanie.

Dans une référence à peine voilée au président, l'administratrice des prix Pulitzer, Dana Canedy, a regretté lors de l'annonce que "certains avilissent la presse en la présentant comme l'ennemie de la démocratie au service de laquelle elle oeuvre". Donald Trump a régulièrement qualifié les médias grand public d'"ennemi du peuple", les accusant de propager de fausses informations ou de chercher systématiquement à le discréditer.

L'enquête du New York Times évoquait comment l'ancien promoteur avait bâti sa fortune, quand celle du Wall Street Journal a révélé l'existence de versements pour acheter le silence de deux anciennes maîtresses supposées de Donald Trump.

Donald Trump, vraiment un "self made man" ? 

Récompensés dans la catégorie "journalisme explicatif", David Barstow, Susanne Craig et Russ Buettner, du New York Times, étaient partis des affirmations récurrentes du président des États-Unis selon lesquelles il s'était fait tout seul. Après plus d'un an d'enquête, ils ont affirmé, début octobre, que Donald Trump avait en réalité reçu de son père, sur plusieurs années, l'équivalent de 413 millions de dollars (soit 126 millions d'euros) d'aujourd'hui. Des fonds qui auraient, pour partie, été transférés par le biais d'une société écran, ce qui leur aurait permis d'échapper à l'impôt.

L'enquête, "à charge" selon Donald Trump, avait été balayée par le président républicain, qui avait qualifié son contenu d'"ennuyeux" et "déjà vu". Elle a néanmoins débouché sur l'ouverture d'une enquête par l'administration fiscale de l'État de New York, dont les conclusions ne sont pas connues.

Une série d'articles sur les liaisons supposées de Donald Trump

Le prix attribué au Wall Street Journal, dans la catégorie "journalisme national", ne l'a pas été pour une enquête mais une série d'articles. Début janvier 2018, le quotidien financier avait été le premier à rapporter l'existence d'une liaison supposée entre Donald Trump et l'actrice de films pornographiques Stephanie Clifford, alias Stormy Daniels.

En novembre 2016, il avait déjà publié le scoop du versement de 150.000 dollars (soit 132 millions d'euros) que le groupe de presse American Media Inc (AMI), éditeur de l'hebdomadaire à scandale National Enquirer, avait fait à une ancienne playmate, Karen McDougal, pour les droits du récit de son aventure supposée avec le futur président des États-Unis. Allié, à l'époque, de Donald Trump, AMI avait en réalité l'intention d'enterrer l'histoire, selon plusieurs médias américains. Donald Trump a toujours nié l'existence de ces liaisons. Son ancien avocat et homme de confiance, Michael Cohen, a affirmé sous serment que le milliardaire n'ignorait rien des paiements qu'il avait effectués en son nom.