Première grève dans la principauté d'Andorre depuis 1933

andorre, drapeau crédit : PASCAL PAVANI / AFP - 1280
La grève a été suivie par 29% des fonctionnaires jeudi et se poursuit vendredi © PASCAL PAVANI / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Enseignants, douaniers, policiers, surveillants pénitentiaire se mobilisent depuis jeudi contre une réforme de la fonction publique dont ils regrettent qu'elle ait été préparée sans consensus.

Des centaines de salariés du service public d'Andorre ont entamé jeudi une grève contre une réforme de la fonction publique, marquant le premier mouvement social dans la Principauté depuis 1933.

Une grève contre loi sur les fonctionnaires. La grève, destinée à obtenir le retrait de cette réforme sur le point d'être présentée au Parlement, a été suivie par 29% des fonctionnaires, selon le gouvernement, et doit se poursuivre vendredi. Selon les grévistes, la loi va réduire les droits des fonctionnaires et a été préparée sans consensus malgré plusieurs réunions de négociation.

Surveillants, enseignants, policiers... Des manifestations ont eu lieu aux frontières. Des douaniers ont procédé à une grève du zèle, tandis qu'un demi-millier de salariés a procédé à des interruptions intermittentes de trafic à la frontière hispano-andorrane, selon les syndicats. Le mouvement a été également très suivi dans l'éducation avec 80% de grévistes chez les enseignants, selon la même source et le gouvernement.

Il a également concerné la police et le monde pénitentiaire. "Il a été démontré que nous sommes tous contre la loi", a affirmé la représentante du syndicat policier CFPA, Lara Vilamala, déplorant que du personnel ne se soit pas joint au mouvement parce qu"il a "eu peur de venir" alors qu"il y a eu des "menaces" et des "pressions".

Appel à la démission du chef du gouvernement. Le bâtiment administratif du gouvernement a été occupé en solidarité avec les fonctionnaires réquisitionnés pour le service minimum. Les grévistes se sont également concentrés devant le Conseil général, où se tenait une session parlementaire. Ils y ont sifflé, hué et réclamé la démission du chef du gouvernement, Antoni Marti.

"Nous avons commencé à collecter des signatures pour demander la démission du chef de gouvernement et maintenant personne nous arrêtera", a déclaré le porte-parole de la plate-forme syndicale de la fonction publique, Gabriel Ubach, aux médias, estimant qu'Antoni Martí "s'est trompé".

Une loi nécessaire selon le gouvernement. Pour le gouvernement, c'est une loi nécessaire. Le chef du gouvernement, Antoni Martí a insisté sur le fait qu'elle ne diminue pas les droits et que "les fonctionnaires ne feront pas une heure de plus". Il a assuré que cette loi permettra une plus grande flexibilité du travail et que "49 millions d'euros" seront alloués "au cours des 25 prochaines années à l'amélioration des compléments de salaire". Selon Antoni Martí, la réforme "honore les fonctionnaires" mais il y a "des demandes" des syndicats qui ne pourront "pas être acceptés", comme par exemple les 35 heures de travail par semaine. 

La petite principauté d'Andorre, micro-Etat de 85.000 habitants enclavé dans les Pyrénées, et dont les co-princes sont le président de la République française et l'évêque d'Urgell en Catalogne (Espagne), est surtout connu pour l'absence de taxes rendant bien meilleur marché de nombreux produits, dont les cigarettes et les alcools. Sa principale ressource est le tourisme.