Union européenne 1:39
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Carole Ferry, édité par Mélanie Faure
Alors que les États-Unis ont annoncé un embargo des importations de pétrole et de gaz russes, l'Union européenne peine encore à en faire autant. La raison ? La dépendance des pays de l'UE vis-à-vis des ressources exportées par la Russie. Une dépendance que Bruxelles cherche à limiter, à travers plusieurs leviers d'action.
DÉCRYPTAGE

Ce mardi soir, Joe Biden a annoncé l'arrêt de l'importation du pétrole russe. Une décision qui a pour but de couper les vannes de la Russie après l'invasion de l'Ukraine par Vladimir Poutine. Pourquoi les Américains peuvent-ils se passer des ressources russes ? Il se révèle qu'ils sont beaucoup moins dépendants que les Européens du gaz et du pétrole russes. Les États-Unis n'importent pas de gaz, et seulement 8% de pétrole, contre 25% pour l'Europe. 

Si l'on se penche sur chaque pays individuellement, la France importe 20% pour le gaz. C'est pire chez nos voisins : on dénombre 50% pour l'Allemagne, plus de 90% chez la Finlande et la Slovaquie. Ainsi, quand l'Allemagne envisage un embargo sur le pétrole, la Russie menace de lui couper les vannes du gaz.

Augmenter la production pour réduire la dépendance

Pour devenir indépendant, ou y tendre, Bruxelles a élaboré une stratégie. L'objectif ? Réduire de deux-tiers notre dépendance cette année. Pour y parvenir, il y a plusieurs leviers. Il faut anticiper nos stockages pour l'hiver prochain, avant le mois de septembre, avec des achats groupés pour payer moins cher.

Il faut diversifier nos approvisionnements, augmenter la production d'hydrogène et de biométhane. Mais également acheter plus de gaz à la Norvège, aux États-Unis ou à l'Algérie. Autre piste de réflexion : améliorer nos ports méthaniers (le méthanier est un navire servant à transporter du gaz naturel, ndlr) pour qu'ils puissent accueillir plus de bateaux. La France en compte quatre.

Dernière possibilité : réduire notre consommation, mieux isoler nos logements, moins consommer dans l'industrie. Un travail indispensable pour limiter la flambée des prix qui s'annonce sur le gaz et le pétrole.